Fraîchement nommé ministre de la Justice, Gérald Darmanin a choisi de démarrer son mandat par une immersion sur le terrain. Ce mercredi 25 décembre, jour de Noël, le nouveau garde des Sceaux se rend à Amiens (Somme) et à Liancourt (Oise) pour rencontrer les agents du ministère de la Justice.
Dans une publication sur le réseau social X, Gérald Darmanin a exprimé sa gratitude envers les professionnels mobilisés en cette période fériée : « En cette fête de Noël, j’exprime mes remerciements les plus sincères à tous les agents du ministère de la Justice qui travailleront durant ces prochaines heures, loin de leur famille. Je serai auprès d’eux dans la Somme et dans l’Oise. »
Programme d’une journée symbolique
Le déplacement débute par une visite du tribunal judiciaire d’Amiens en milieu d’après-midi. Le ministre y rencontrera des magistrats, greffiers et avocats de permanence pour échanger sur les enjeux de la justice au quotidien. En fin de journée, il est attendu au centre pénitentiaire de Liancourt pour une discussion avec les agents pénitentiaires. Il participera ensuite à une ronde nocturne à leurs côtés.
Ce premier déplacement intervient deux jours après la passation de pouvoir avec Didier Migaud. Lors de cette cérémonie, Gérald Darmanin a souligné sa volonté de renforcer les liens entre les différents acteurs de la chaîne pénale : « Je veux contribuer à redonner de la noblesse à leurs fonctions. La soif de justice exprimée par le peuple français nous oblige à agir avec fermeté et détermination. »
Des priorités affichées
La prise de fonction de Gérald Darmanin à la place Vendôme suscite des réactions mitigées. Si elle a été saluée par les syndicats de police, comme Alliance Police nationale, qui voient en ce choix une opportunité de renforcer les relations entre la Justice et l’Intérieur, elle est loin de faire l’unanimité. Le Syndicat de la magistrature a critiqué cette décision, à travers les propos de sa présidente Kim Reuflet : « C’est la promesse du recul de l’État de droit auquel il a déjà largement contribué comme ministre de l’Intérieur. »
Lors de son allocution, le ministre de 42 ans a affirmé son intention d’agir rapidement. Il a annoncé des instructions fermes aux procureurs pour lutter contre les violences aux personnes, les extrémismes et le narcobanditisme : « La drogue pourrit tout », a-t-il déclaré, réitérant son engagement à réconcilier la justice avec les citoyens.
Gérald Darmanin devient ainsi le deuxième responsable de la Ve République à avoir occupé les fonctions de ministre de l’Intérieur et de la Justice, après Michèle Alliot-Marie. Cette double expérience symbolise, selon lui, un tandem « main dans la main » avec le ministère de l’Intérieur, dans un souci d’efficacité et de sécurité renforcées.