La commission électorale géorgienne a annoncé le lancement, ce mardi, d’un recomptage partiel des voix dans environ 14 % des bureaux de vote. Cette décision fait suite aux accusations de fraude électorale émises par l’opposition pro-européenne, qui dénonce un « vol » des législatives par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien.
Les autorités électorales ont précisé que le recomptage se concentrera sur cinq bureaux de vote par circonscription, une initiative qui vise à répondre aux préoccupations croissantes quant à l’intégrité du scrutin. En effet, Bruxelles et Washington ont appelé Tbilissi à investiguer sur ces accusations d’irrégularités électorales.
Le dirigeant hongrois Viktor Orbán, arrivé lundi soir en Géorgie, s’est positionné en soutien au gouvernement en place, ajoutant une voix discordante au sein de l’Union européenne face aux appels pro-européens de l’opposition.
En signe de protestation, des dizaines de milliers de Géorgiens, répondant à l’appel de la présidente Salomé Zourabichvili, ont manifesté pacifiquement lundi soir pour dénoncer les résultats des élections. Salomé Zourabichvili, farouchement pro-européenne, a vivement critiqué les méthodes de fraude présumées, qu’elle a qualifiées de « sophistiquées » et comparées aux pratiques en vigueur en Russie. « Il est difficile d’accuser un gouvernement, mais la méthodologie, elle, est russe », a-t-elle déclaré dans un entretien exclusif avec l’AFP.
De son côté, le Kremlin, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, a rejeté ces accusations, qualifiant d’« infondées » les allégations d’ingérence russe dans le processus électoral géorgien.
Ce recomptage partiel des votes, intervenant dans un contexte de tension politique accrue, soulève des questions quant à l’avenir de la Géorgie et à son orientation géopolitique, alors que le pays se trouve tiraillé entre influences occidentales et russes.