La cour d’appel de Paris se prononcera le 20 février sur la demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais propalestinien emprisonné en France depuis quarante ans. Cette audience, tenue à huis clos le 19 décembre, a conclu sur une décision mise en délibéré.
Détenu depuis 1984 et condamné à perpétuité en 1987 pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates — américain et israélien —, Georges Abdallah, aujourd’hui âgé de 73 ans, est libérable depuis 25 ans. Toutefois, ses huit précédentes demandes de libération ont été rejetées, sauf une en 2013, conditionnée à un arrêté d’expulsion que le gouvernement français n’a jamais signé.
En novembre dernier, le tribunal d’application des peines antiterroriste (Tapat) avait autorisé sa libération à condition qu’il retourne au Liban, pays prêt à l’accueillir. Cependant, cette décision a été suspendue par l’appel du parquet antiterroriste, reléguant la décision finale à la cour d’appel. Si la cour rejette sa demande en février, Georges Abdallah pourra encore se pourvoir en cassation. À l’inverse, si sa libération est confirmée, le militant sera remis en liberté immédiatement, un pourvoi éventuel du parquet n’étant pas suspensif.
Une opposition persistante
Washington, partie civile lors de son procès en 1987, a toujours fermement combattu ses demandes de libération. Lors de l’audience en appel, Me Jean-Louis Chalanset, avocat de Georges Abdallah, a dénoncé cette influence américaine. « Le parquet général s’est aligné sur la position des États-Unis, émettant un réquisitoire hostile au jugement du 15 novembre. On revient en arrière de dix ans, » a-t-il affirmé.
L’avocat a également souligné l’absence de troubles à l’ordre public depuis la décision initiale du tribunal d’autoriser sa libération. Georges Abdallah est actuellement incarcéré au centre pénitentiaire de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées.
Une mobilisation toujours active
Jeudi soir à Toulouse, environ 200 personnes se sont rassemblées pour réclamer sa libération. Parmi les manifestants figuraient des militants du collectif Palestine Vaincra, des syndicats et des partis de gauche. « Georges Ibrahim Abdallah est le plus ancien prisonnier politique d’Europe. Son maintien en détention illustre un acharnement politique des autorités françaises, » a déclaré Tom Martin, porte-parole du collectif.
Les slogans résonnaient : « Il est de nos luttes. Nous sommes de son combat. Libérez Georges Abdallah ! » Cette mobilisation, régulière à Toulouse et à Lannemezan, traduit la persistance du soutien autour de sa cause.