Génocide : Des réparations pour le Rwanda ?
La France « aurait pu arrêter le génocide ». À l’approche du 30e anniversaire du génocide au Rwanda, les mots forts d’Emmanuel Macron, jeudi, ont trouvé un fort écho.
Ce sont des propos « tout à fait vrais » pour Alain Gauthier, cofondateur du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), interviewé sur France Inter ce vendredi matin. « C’est peut-être courageux mais on attend davantage », ajoutant : « ce n’est pas suffisant ».
Le chef de l’Etat a déclaré que la France « aurait pu arrêter le génocide » de 1994 au Rwanda « avec ses alliés occidentaux et africains », mais « n’en a pas eu la volonté ».
Pour Alain Gauthier, ce pas en avant permet d’espérer aller « jusqu’à la reconnaissance d’une complicité qui amènerait même des réparations ». Coup de communication ou réelle avancée ?
« Dire que la communauté internationale et la France en particulier n’ont pas eu la volonté d’arrêter le génocide, c’est une chose que l’on connaît depuis longtemps », précise-t-il, « puisque dès le début, le Conseil de sécurité a réduit d’une manière assez drastique le nombre de soldats de la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar) ».
La France ira-t-elle jusqu’à prononcer le terme « complicité » ? Alain Gauthier attend cela avec impatience : « On va jusqu’à demander à l’État français de reconnaître cette complicité, non pas de la France, mais des hommes politiques de 1994. Je ne vois pas comment on peut se dispenser de ce mot-là. »
Emmanuel Macron s’exprimera « par une vidéo qui sera publiée sur ses réseaux sociaux » ce dimanche 7 avril, afin de commémorer les 30 ans de ce génocide. Si le chef de l’État ne se rendra pas sur place, son ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le secrétaire d’État chargé de la Mer Hervé Berville, né au Rwanda, le représenteront.