La campagne pour les élections législatives anticipées a débuté il y a une dizaine de jours, marquée par une décision notable de la majorité présidentielle. L’alliance, connue sous le nom « Ensemble », a choisi de mettre en avant Gabriel Attal plutôt qu’Emmanuel Macron sur ses supports de propagande électorale. Cette initiative constitue une première depuis la création d’En Marche (rebaptisé Renaissance) en 2016, signifiant un retrait significatif de la figure présidentielle.
Selon le politologue Philippe Moreau-Chevrolet, ce choix stratégique s’explique par une volonté des candidats de se distancer de la popularité actuelle d’Emmanuel Macron, qui est en baisse selon les sondages. « Emmanuel Macron traverse une période similaire à celle de François Hollande ou Nicolas Sarkozy en fin de mandat. Les candidats évitent désormais d’associer leur campagne à son nom, craignant un rejet potentiel des électeurs qui le voient comme responsable des difficultés actuelles », analyse-t-il.
Les chiffres récents de l’Ifop montrent que la cote de popularité du président est à seulement 32%, tandis que celle de Gabriel Attal, Premier ministre, atteint 41%, ce qui renforce la préférence pour sa mise en avant. Attal est perçu comme plus fédérateur et populaire, ayant une image plus positive et moins associée aux critiques adressées à Macron.
En parallèle, la marque « Ensemble », adoptée par la majorité présidentielle, reste relativement inconnue du public. Cette méconnaissance pourrait expliquer pourquoi Gabriel Attal est choisi comme visage principal des affiches électorales : il incarne une figure moins controversée et plus facilement acceptée, tout en représentant un renouveau par rapport à l’image établie du président sortant.
Ainsi, cette stratégie de communication vise à minimiser les risques de désavantage électoral pour les candidats macronistes en mettant en avant une personnalité perçue comme plus en phase avec les attentes et les sentiments du public actuel.