Gabriel Attal, ex-Premier ministre et étoile montante de la scène politique française, livre ses ambitions et réflexions dans un entretien au Point. Fraîchement évincé de Matignon après seulement huit mois en poste, Attal affirme avec détermination qu’il a encore une « histoire à écrire avec les Français ».
L’après-Matignon : entre liberté retrouvée et ambitions intactes
L’ancien Premier ministre, éjecté de son poste à la suite de la dissolution parlementaire orchestrée par Emmanuel Macron en juin dernier, n’a jamais critiqué publiquement cette décision. Cependant, dans cet entretien, il laisse entendre que ce choix a interrompu l’élan des réformes qu’il portait pour le pays. Attal évoque notamment des projets phares comme le soutien à l’agriculture, la simplification des démarches médicales et les réformes fiscales, qui auraient, selon lui, permis une amélioration tangible pour les classes moyennes françaises.
Gabriel Attal reconnaît l’impact émotionnel de son départ soudain, mais il s’est rapidement remis en selle. Quelques jours après son départ, il a entrepris un périple en Ukraine, Moldavie et Pologne. Ce voyage, à mi-chemin entre quête personnelle et mission institutionnelle, a permis à Attal de redécouvrir ses racines familiales et de réaffirmer son engagement en faveur de la démocratie européenne. « Le paysage politique en France est un désordre », confie-t-il avec ironie lors d’un forum en Ukraine, un commentaire qui ne passe pas inaperçu au regard de ses relations tendues avec Macron.
Une nouvelle étape : de l’Assemblée au parti Renaissance
Depuis son retour, Gabriel Attal s’est immédiatement lancé dans une tournée des fédérations de Renaissance en vue du prochain congrès du parti. L’ex-chef de Matignon entend jouer un rôle clé dans la refonte et la revitalisation de la formation politique présidentielle. À la tête du deuxième groupe parlementaire de l’Assemblée nationale, il ne compte pas laisser de côté ses ambitions, tout en prônant un « rassemblement large » au-delà des clivages traditionnels.
Malgré une situation politique complexe, Attal met en garde contre toute rupture fiscale sous la direction de Michel Barnier, qui lui a succédé à Matignon. « Faire le chemin inverse serait terrible pour les Français », prévient-il, désireux de préserver les réformes économiques qui, selon lui, ont renforcé l’attractivité de la France.
Un avenir présidentiel en ligne de mire ?
Si Gabriel Attal se défend de toute déclaration officielle pour la présidentielle de 2027, il ne ferme pas la porte à une éventuelle candidature. Se félicitant d’avoir « tissé un lien particulier » avec une partie des Français, il se considère comme l’un des héritiers potentiels de l’ère Macron. « J’ai gagné la confiance des Français, je ne peux pas les décevoir », souligne-t-il.
Sa nouvelle liberté, tant sur le plan personnel que politique, lui permet d’envisager des projets différents. Il annonce la création prochaine d’une fondation dédiée à la lutte contre le harcèlement, témoignant ainsi d’un engagement social qui dépasse les frontières de la politique institutionnelle.
Au fond, Gabriel Attal semble prêt à transgresser les codes et à affirmer une voie propre, ni complètement dans l’héritage macroniste, ni totalement en rupture. Il prône un dépassement des clivages politiques traditionnels, revendiquant une vision qui allie autorité, travail et justice sociale.
Loin d’être relégué au second plan, Gabriel Attal veut s’imposer comme un politique incontournable dans les prochaines années. Sa stratégie semble claire : reconstruire le parti Renaissance en quête de renouveau et écrire, avec les Français, une nouvelle page de l’histoire politique du pays.