Gabriel Attal Fustige l’Accord « de la Honte » entre le PS et LF

En visite à Boulogne-sur-Mer ce jeudi 13 juin, le Premier ministre Gabriel Attal a vivement critiqué l’alliance en cours de négociation entre plusieurs partis de gauche, dont le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI), en vue des élections législatives prévues les 30 juin et 7 juillet. Qualifiant cet accord de « honte », Attal a exprimé son regret quant à la direction prise par la recomposition politique actuelle, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le dimanche précédent.

Attal, ancien membre du PS, a déclaré : « Je me désole de voir que le Parti socialiste fasse aujourd’hui un accord de la honte avec La France insoumise. » Il a ajouté qu’il comprenait la déception des électeurs ayant soutenu la liste de Raphaël Glucksmann lors des élections européennes, soulignant qu’ils doivent se sentir « tellement trahis ». Le Premier ministre a aussi dénoncé la rapidité avec laquelle les représentants du PS se sont alignés derrière Jean-Luc Mélenchon.

Les négociations entre le PS, LFI, les communistes et les écologistes, entamées depuis quatre jours, visent à définir un programme commun et à répartir les circonscriptions entre les candidats des différents partis. Un accord a été trouvé mercredi sur le nombre de circonscriptions attribuées à chacun : 229 pour LFI, 175 pour le PS, 92 pour les écologistes, et 50 pour le PCF. Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a également annoncé son soutien à ce « Front populaire ».

Gabriel Attal a particulièrement critiqué l’inclusion du NPA dans cette coalition, ainsi que l’alliance du PS avec des partis qu’il accuse de complaisance envers le terrorisme. Il a rappelé que certains membres de LFI sont poursuivis pour « apologie du terrorisme » en raison de leur refus de qualifier le Hamas de mouvement terroriste et de leurs propos jugés ambigus sur les attaques du 7 octobre. Mathilde Panot, cheffe sortante des députés LFI, a été convoquée par la police judiciaire de Paris en lien avec une déclaration officielle du groupe LFI le 7 octobre, jour des attaques du Hamas contre Israël.

Cette déclaration, évoquant une « offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas » et critiquant la politique d’occupation israélienne, a suscité une vive polémique.

Un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, publié mercredi, crédite Renaissance et ses alliés de 18 % des intentions de vote, loin derrière le bloc des partis de gauche (28 %) et le Rassemblement national (31 %). En réponse, Gabriel Attal a appelé les électeurs de la gauche sociale-démocrate, ne se reconnaissant pas dans les valeurs et le programme de LFI, à soutenir les candidats de Renaissance. Emmanuel Macron avait déjà fait un appel similaire lors d’une conférence de presse mercredi.

Mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon, fondateur de LFI, a déclaré se sentir « capable » d’être Premier ministre en cas de victoire du « Front populaire ». Cependant, la coalition n’a pas encore désigné de candidat officiel pour ce poste. Gabriel Attal, lors de son discours, a interrogé les électeurs sur leur soutien à une alliance qui pourrait proposer Mélenchon comme Premier ministre, s’étonnant de leur possible adhésion à un tel projet.

Ainsi, le Premier ministre a clairement affiché son désaccord avec cette coalition de gauche, tentant de rallier à la cause de Renaissance les électeurs socialistes déçus.