Fusion en Vue pour Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine

Entrevue 1

Ce jeudi, les conseils municipaux de Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine se réuniront pour voter sur un projet de fusion qui, s’il est adopté, créera la deuxième plus grande ville d’Île-de-France avec près de 150.000 habitants. Les séances débuteront en simultané à 18h00. Bien que certains conseillers d’opposition soient fermement contre cette fusion, les deux maires socialistes, Mathieu Hanotin de Saint-Denis et Michel Fourcade de Pierrefitte, sont confiants dans l’issue du vote grâce à leurs majorités respectives.

Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis depuis 2020, dispose de 45 élus sur 55. Michel Fourcade, qui achèvera son troisième mandat à Pierrefitte en 2026, compte 26 élus PS sur 39. L’annonce de cette fusion en avril 2023 a surpris car elle ne figurait pas dans leurs programmes électoraux. Cette fusion, prévue pour le 1er janvier 2025, est rendue possible par une loi de 2010 et des textes ultérieurs, encourageant les communes, principalement rurales, à se regrouper pour des raisons d’efficacité administrative et de services publics.

Ce type de fusion est atypique, comme le souligne Françoise Gatel, sénatrice et instigatrice d’une loi de 2019 sur les communes nouvelles. L’objectif initial était de répondre aux besoins d’efficacité des petites communes, souvent confrontées à des difficultés de gouvernance et de service public.

Les opposants voient dans ce projet une manœuvre électorale en vue des municipales de 2026. Hanotin et Fourcade, eux, mettent en avant l’intérêt général, promettant de meilleures capacités d’investissement. Si le projet passe, Hanotin sera maire et Fourcade premier adjoint de la nouvelle ville jusqu’aux élections de 2026.

La fusion est perçue par certains comme une absorption plutôt qu’une union égale. Pour préserver l’identité de Pierrefitte, une commune déléguée avec son propre code postal sera maintenue. L’hôtel de ville de Pierrefitte deviendra une mairie annexe.

Pour les habitants de Pierrefitte, la fusion signifie une fiscalité plus légère et des avantages comme la gratuité de la cantine scolaire. Hanotin assure qu’il n’y aura pas de plan social pour les agents, mais plutôt une mutualisation des ressources pour maintenir le niveau de service public.

La fusion modifiera aussi la composition des conseils municipaux. Actuellement, les deux villes comptent 94 élus en tout, mais ce nombre devrait descendre à environ 60 après les prochaines élections. D’ici là, les deux conseils continueront de siéger, mais seul celui de Saint-Denis aura le pouvoir décisionnaire.

Le président du groupe des élus communistes, LFI et citoyens à Pierrefitte, Farid Aid, espère que le vote à bulletin secret empêchera la fusion, arguant que Pierrefitte disparaîtra en tant qu’entité distincte.

Les maires ont décidé d’un vote public pour marquer la solennité du moment, chaque conseiller devant indiquer son vote à l’appel de son nom. Si la fusion est acceptée, la nouvelle commune de Saint-Denis sera officialisée le 1er janvier 2025.

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