L’Union européenne se trouve une nouvelle fois au cœur d’une vive polémique concernant le financement d’institutions perçues comme proches de l’islam radical. La dernière affaire en date implique l’université de Gaziantep, située dans le sud-est de la Turquie, qui est intégrée au programme Erasmus depuis juin 2022. Cet établissement fait l’objet de critiques sévères pour ses liens avec le Hamas, une organisation classée terroriste par l’Union européenne. Le recteur de l’université, nommé par le président turc Recep Tayyip Erdogan, est connu pour ses positions extrémistes, ayant publiquement salué la mort d’Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, en le qualifiant de « martyr ». Ce dernier a également multiplié les déclarations polémiques, notamment en affirmant que « l’homosexualité est une maladie ».
Malgré ces prises de position radicales, l’université de Gaziantep bénéficie des programmes européens Erasmus et du Corps européen de solidarité, suscitant l’indignation des députés européens de droite. Guillaume Peltier (ECR) et Laurent Castillo (PPE) ont vivement dénoncé cette situation, accusant l’Union européenne de financer une institution qui « fait l’apologie du terrorisme » et encourage « l’antisémitisme ». Dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, ils estiment que cette collaboration représente une « mise en danger de la jeunesse européenne ».
La délégation Les Républicains (LR) au Parlement européen a même réussi à faire inscrire cette question à l’ordre du jour de la prochaine plénière du Parlement européen, déclarant : « Pas un centime du contribuable européen ne doit parvenir à des organisations qui soutiennent le Hamas. » Fabrice Leggeri, eurodéputé du Rassemblement national et ancien directeur de Frontex, a également rappelé que ce n’était pas la première fois que l’Union européenne soutenait des institutions controversées. Il a évoqué le précédent de l’Université islamique de Gaza, qui avait elle aussi reçu des financements européens, la qualifiant de « Campus du Hamas ».
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de controverses sur les financements européens de structures proches de l’islamisme. Dès 2022, Pierre Charon, alors sénateur LR, avait tiré la sonnette d’alarme sur les subventions accordées à des ONG liées aux Frères musulmans. Parmi elles, Islamic Relief Germany, accusée de liens avec le Hamas et le Hezbollah, et ayant reçu 550 000 euros, ainsi que FEMYSO, considérée comme une façade des Frères musulmans, ayant perçu près de 14 398 euros. Le réseau ENAR (European Network Against Racism), pointé pour ses liens supposés avec l’islam politique, aurait reçu 1,15 million d’euros.
Le financement de telles organisations n’est pas sans rappeler une autre affaire qui a fait grand bruit : la campagne « La liberté est dans le hijab ». En 2021, le Conseil de l’Europe, avec le soutien financier de la Commission européenne, avait lancé une campagne visant à promouvoir la diversité à travers le port du voile islamique. Cette campagne mettait en scène des jeunes femmes voilées avec des slogans tels que « La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab », provoquant l’indignation de plusieurs pays membres, dont la France. Sous la pression de Paris, soutenue par Berlin, cette campagne avait finalement été annulée. Toutefois, elle a laissé des traces dans l’opinion publique, renforçant la perception d’une Europe prête à financer des initiatives en décalage avec ses valeurs laïques et progressistes.
Face à ces multiples controverses, nombre d’eurodéputés à droite demandent aujourd’hui des explications claires à Ursula von der Leyen, estimant que ces financements mettent en péril les principes mêmes de l’Union européenne. Florence Bergeaud-Blacker, anthropologue au CNRS, a également souligné que des millions d’euros de fonds publics européens continuent d’être alloués à des associations proches des Frères musulmans, un phénomène qu’elle dénonce comme une « infiltration silencieuse » de l’islam politique dans les institutions européennes.
Cette affaire met en lumière une fois de plus les dérives dangereuses des financements européens, où des fonds publics soutiennent des institutions qui prônent des idéologies et contraires aux valeurs fondamentales que l’Europe dit défendre. Face à la montée de l’islamisme et à l’entrisme croissant dans les structures européennes, il est essentiel que l’UE prenne des mesures pour assurer la transparence de ses subventions et qu’elle cesse tout soutien à des organisations qui compromettent la sécurité et les principes de nos démocraties.