Frédéric Encel analyse l’impact de la mort d’Ismaïl Haniyeh sur le conflit Israël-Hamas

03 août, 2024 / Entrevue

Ce 31 juillet, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué lors d’une frappe militaire à Téhéran, en Iran, un événement qui a suscité de vives réactions et interrogations. Selon le géopolitologue Frédéric Encel, bien que cette attaque soit un coup dur pour le Hamas, elle ne met pas fin à l’organisation. Encel a exprimé ses analyses sur RTL ce mercredi.

Une mort qui ne déstabilise pas le Hamas

Frédéric Encel explique que la mort d’Haniyeh, bien que significative, ne signifie pas la disparition du Hamas. Selon lui, le mouvement islamiste est structuré de manière à pouvoir rapidement remplacer ses dirigeants. « Le Hamas n’est pas anéanti parce qu’un numéro deux se remplace par un numéro trois, qui se remplace lui-même par un numéro quatre », affirme Encel. Il précise que Haniyeh n’avait pas de rôle militaire direct et n’était pas basé dans la bande de Gaza, ce qui réduit l’impact stratégique de sa mort. Même dans le cas où un autre dirigeant clé, comme Yehya Sinouar, serait tué, le Hamas trouverait rapidement un remplaçant.

Une réussite tactique pour Israël

Encel reconnaît cependant que si la frappe a été orchestrée par Israël, cela représente un « coup extrêmement dur » pour le Hamas. Il décrit l’opération comme un « succès » pour Israël, soulignant que seuls deux pays au monde — les États-Unis et Israël — disposent des capacités pour mener une telle action à Téhéran. Encel note que cette opération est particulièrement impressionnante d’un point de vue militaire et tactique, en comparaison avec les récentes frappes israéliennes au Yémen en réponse aux attaques des Houthis sur Tel-Aviv.

Les réactions et conséquences possibles

En réaction, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a promis une « riposte sévère » contre Israël. Encel prévoit une réaction de l’Iran mais doute d’une escalade majeure. Selon lui, bien que la République islamique soit dirigée par des figures radicales, elle est consciente des rapports de force et éviterait une confrontation directe totale avec Israël, en raison de l’écart de puissance militaire, notamment l’absence de l’option nucléaire du côté iranien.

Inquiétudes au sein de la population israélienne

L’incertitude demeure parmi la population israélienne, particulièrement pour les familles des otages encore détenus par le Hamas. La mort de Haniyeh pourrait entraîner des tensions supplémentaires et des répercussions sur le terrain, laissant les israéliens dans l’attente d’une possible escalade de la situation.

En conclusion, bien que la mort d’Ismaïl Haniyeh marque un tournant dans le conflit, l’organisation Hamas reste résiliente et capable de continuer ses opérations, même face aux coups durs infligés par Israël.