La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, fait face à une vague de pressions politiques après avoir dénoncé des fraudes lors des récentes législatives en Géorgie. Contestant les résultats officiels, elle refuse de se rendre à une convocation du parquet pour détailler ses accusations. En parallèle, un recomptage partiel des voix a été ordonné, couvrant 14 % des bureaux de vote sélectionnés aléatoirement.
Le parquet géorgien, dans un communiqué publié mercredi, a annoncé l’ouverture d’une enquête sur des soupçons de falsification électorale lors des élections législatives de samedi dernier, affirmant que Mme Zourabichvili « pourrait détenir des preuves » des allégations qu’elle avance. En rupture avec le gouvernement prorusse du parti Rêve géorgien, la présidente a rejeté cette convocation, qualifiant les législatives de « truquées par un système sophistiqué de fraude électorale », inspiré de méthodes russes, selon ses propos.
Le scrutin, remporté par le parti Rêve géorgien, est vivement contesté par l’opposition pro-européenne, qui dénonce des irrégularités. Tandis que la présidente est montée au créneau pour dénoncer cette « élection volée », plusieurs chancelleries européennes ainsi que les États-Unis ont exprimé des doutes sur la régularité du processus électoral et ont explicitement demandé des enquêtes. De son côté, le Kremlin a rejeté les accusations d’ingérence comme « infondées », tandis que des observateurs internationaux évoquent des anomalies dans le déroulement du vote.
En soutien au parti au pouvoir, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en visite officielle en Géorgie, a félicité le Rêve géorgien pour des élections qu’il a qualifiées de « libres et démocratiques », une position singulière parmi les États membres de l’UE et qui n’a pas manqué de faire réagir Bruxelles.
Dans ce climat tendu, le gouvernement géorgien reste sur sa ligne de rapprochement avec la Russie, marquant un contraste notable avec l’objectif d’adhésion à l’Union européenne inscrit dans la Constitution géorgienne.