Israël a mené dans la nuit du 26 octobre une attaque aérienne de grande envergure contre des installations militaires en Iran, ciblant notamment des sites de production de missiles et des défenses aériennes. Selon le Premier ministre Benjamin Netanyahu, cette opération, qualifiée de « précise et puissante », a « atteint tous ses objectifs », marquant ainsi une riposte à l’attaque de missiles balistiques iraniens du 1er octobre.
Des frappes stratégiques et ciblées
Les frappes israéliennes ont visé plusieurs sites sensibles, dont l’ancienne base de Parchin, autrefois utilisée pour des recherches nucléaires, ainsi que des infrastructures de production de drones. Une douzaine de mélangeurs industriels, essentiels pour la fabrication du carburant solide des missiles balistiques, ont été détruits. Selon Decker Eveleth, analyste au think tank CNA, ces équipements sont rares et coûteux à remplacer, ce qui représente un coup dur pour les capacités militaires iraniennes.
En plus des sites de production de missiles, Israël a détruit quatre systèmes de défense aérienne S-300 d’origine russe, aggravant la vulnérabilité des infrastructures iraniennes. Les frappes ont également touché les défenses protégeant des complexes pétrochimiques dans la province du Khuzestan, ce qui pourrait avoir des répercussions économiques significatives.
La réaction de l’Iran
En réponse à l’attaque, les autorités iraniennes ont exprimé leur « profonde inquiétude » quant aux dégâts infligés, bien qu’elles aient minimisé l’ampleur des pertes. Quatre soldats ont été tués lors des frappes, selon l’armée iranienne, et le Conseil suprême de sécurité nationale s’est réuni en urgence pour discuter d’une éventuelle riposte. L’ayatollah Ali Khamenei a exhorté à ne « ni exagérer ni minimiser » les effets des frappes.
Cette attaque survient dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et l’Iran, exacerbées par les récents échanges de tirs entre les deux pays. Le président israélien Isaac Herzog a salué la « coopération publique et secrète » avec les États-Unis après cette opération, tandis que le président américain Joe Biden a exprimé l’espoir que cette escalade soit « la fin » des hostilités.
En parallèle, la situation au Moyen-Orient reste critique, notamment dans le nord de Gaza, où l’Organisation mondiale de la santé dénonce une situation « catastrophique » en raison des combats.
Vers une escalade ou une désescalade ?
Malgré les dégâts infligés aux capacités militaires iraniennes, les experts estiment que l’attaque pourrait n’être qu’un prélude à une offensive plus vaste. « Téhéran est désormais plus vulnérable », souligne Ali Vaez, du groupe de crise international, tandis que David Albright, ancien inspecteur de l’ONU, insiste sur la précision des frappes qui ont causé des dommages significatifs.
Alors que les appels à la retenue se multiplient, notamment de la part de l’ONU, le risque d’une guerre régionale totale reste présent, avec des répercussions possibles non seulement en Iran, mais aussi au Liban et en Gaza, où les tensions continuent de s’aggraver.