Le ministre de l’Aménagement du territoire, François Rebsamen, a provoqué une vive polémique après avoir déclaré sur BFMTV qu’il respectait toutes les forces politiques sauf le Rassemblement national (RN). Critiquant les discours de haine et d’exclusion attribués à certains membres du RN, Rebsamen a affirmé que son désaccord avec les idées du parti d’extrême droite était une conviction personnelle. Ces propos ont rapidement suscité des réactions hostiles, notamment de la part du président du RN, Jordan Bardella, qui a dénoncé une « ligne rouge » franchie par le ministre.
En réponse, Bardella a exhorté le Premier ministre François Bayrou à recadrer son ministre, soulignant l’importance de respecter les 11 millions d’électeurs du RN. D’autres figures du parti, comme les députés Franck Allisio et Yoann Gillet, ont également fustigé Rebsamen pour ce qu’ils considèrent être une insulte envers leur électorat, exigeant une réaction ferme du gouvernement.
Le débat fait écho à une précédente polémique en septembre, lorsque le ministre de l’Économie, Antoine Armand, avait lui aussi exclu le RN de l’arc républicain. À l’époque, Matignon avait rappelé à l’ordre Armand, insistant sur la nécessité de respecter tous les électeurs et les groupes parlementaires, une posture que le gouvernement semble vouloir maintenir malgré les récentes déclarations de Rebsamen.
Le Premier ministre François Bayrou avait lui-même critiqué le RN en décembre, affirmant que le parti ne respectait pas certaines valeurs républicaines fondamentales comme la fraternité. Ce positionnement soulève des interrogations sur l’attitude future du gouvernement vis-à-vis du RN, surtout dans un contexte de menace de censure de la gauche, où le soutien du RN pourrait jouer un rôle clé.
Enfin, les propos de François Rebsamen risquent de compliquer davantage la relation entre le gouvernement et le RN, alimentant les tensions déjà existantes. La réaction de François Bayrou à cette nouvelle controverse sera déterminante pour apaiser ou exacerber ces tensions, alors que le gouvernement minoritaire navigue dans un climat politique fragile.