L’eurodéputé socialiste François Kalfon tire la sonnette d’alarme sur l’avenir du gouvernement du Nouveau Front Populaire (NFP), avertissant que l’absence de compromis pourrait mener à sa chute. Selon Kalfon, le gouvernement doit impérativement s’élargir pour inclure non seulement les forces de gauche, mais aussi des personnalités du centre et du centre droit. Il cite l’exemple de Pierre Mauroy en 1981, qui avait su fédérer des ministres de divers horizons politiques.
Lucie Castets, la candidate du NFP pour Matignon, semble déjà en prendre conscience. Elle a récemment multiplié les gestes d’ouverture, en adressant une lettre à tous les parlementaires, sauf ceux du Rassemblement National, et en modérant certaines mesures phares du programme NFP. Par exemple, elle a déclaré que le smic à 1 600 euros devrait être un « horizon » plutôt qu’une mesure immédiate. Ce positionnement pragmatique a suscité des critiques au sein de La France Insoumise (LFI), mais pour Kalfon, il s’agit d’une nécessaire adaptation.
Selon lui, la gauche doit assumer le pouvoir pour répondre aux urgences sociales plutôt que de se replier sur une posture idéologique pure. L’urgence est de répondre aux besoins des Français, notamment sur les questions de salaires, de réforme des retraites, et de taxation des superprofits. Kalfon insiste sur le fait que le blocage de ces réformes est principalement dû à Emmanuel Macron.
Le député européen reconnaît également que les tensions sont vives avec LFI, notamment lorsque Lucie Castets parle d’« horizons » pour certaines réformes. Cependant, il estime que la gauche doit se montrer à la hauteur en acceptant les compromis nécessaires pour gouverner.
Kalfon refuse l’idée d’une alliance avec la majorité macroniste, soulignant que la gauche doit rester au cœur du gouvernement, avec un Premier ministre issu de ses rangs. Il évoque aussi la possibilité que Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre de François Hollande, puisse incarner cette gauche capable de concilier ses valeurs avec les exigences du pouvoir.
Pour Kalfon, l’avenir du NFP dépendra de la capacité de la gauche à s’unir et à gouverner, en dépassant les clivages internes et en répondant aux attentes des Français.