L’ancien président François Hollande a pris position contre une démission anticipée d’Emmanuel Macron, malgré les appels insistants d’une partie de la gauche et de l’extrême gauche. Dans un entretien accordé à Ouest-France, il estime que le chef de l’État doit aller au bout de son mandat pour éviter « une crise institutionnelle majeure ». « Je suis pour le respect des échéances », a-t-il affirmé, se distinguant des figures comme Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
Hollande reconnaît que les critiques à l’égard de son successeur sont nombreuses, mais insiste sur le fait qu’il a été réélu et qu’une démission provoquerait une instabilité politique accrue. L’ancien chef de l’État rejette également l’idée d’une dissolution de l’Assemblée nationale, arguant qu’elle ne changerait pas l’actuel paysage parlementaire fragmenté en trois blocs.
Concernant l’actuel gouvernement dirigé par François Bayrou, François Hollande se montre optimiste quant à sa capacité à tenir jusqu’en 2027, à condition qu’il effectue des « gestes significatifs » sur des sujets sensibles comme les retraites et la justice fiscale. Il met cependant en garde contre des risques de censure parlementaire si ces ajustements ne sont pas réalisés.
L’ancien président en profite pour appeler à un renouveau du Parti socialiste, qu’il souhaite « autonome » vis-à-vis de La France insoumise et capable de fédérer des figures social-démocrates comme Bernard Cazeneuve et Raphaël Glucksmann. Pour lui, un congrès avant l’été est essentiel afin de préparer les échéances de 2027.
Enfin, François Hollande reste discret sur une éventuelle candidature à la présidentielle, préférant se concentrer sur la refondation de la gauche et le retour à une démocratie parlementaire apaisée.