Après douze ans d’absence, François Hollande, ancien président de la République, revient sur les bancs de l’Assemblée nationale en tant que député de Corrèze. Élu le 7 juillet dernier, il souhaite influencer les débats au sein de l’institution. Son retour marque un moment rare dans la Ve République, car peu d’anciens présidents reprennent un rôle de député, Valéry Giscard d’Estaing ayant été l’un des rares à le faire avant lui.
Suite à la dissolution surprise de l’Assemblée par Emmanuel Macron, son ancien secrétaire général adjoint, François Hollande a regagné son siège en battant le candidat du Rassemblement National lors des élections législatives. Avec son statut d’ancien président, il dispose d’un bureau spacieux au Palais-Bourbon, offrant une vue sur la cour d’honneur.
Dans son bureau parisien de la rue de Rivoli, François Hollande savoure sa victoire avec humilité. Confronté à un paysage politique fragmenté, marqué par la montée du RN, il voit en cette nouvelle législature une opportunité de renouveau. Il affirme : « Je ne reviens pas comme avant. C’est une autre vie parlementaire, inédite, qui s’ouvre. »
Changements et continuités à l’Assemblée
À son retour à l’Assemblée, François Hollande constate que, malgré l’apparence immuable des lieux, le paysage politique a considérablement évolué. De quatre groupes parlementaires, on est passé à onze, et les procédures autrefois consensuelles sont devenues des épreuves de confrontation.
François Hollande siègera à la commission des affaires étrangères, où il souhaite développer la diplomatie parlementaire. Bien qu’il ait pu briguer la présidence de cette commission, la gauche s’y est opposée. Malgré cela, il est déterminé à influencer les débats et à incarner une voix apaisée au sein d’une Assemblée fracturée.
Une voix pour le dialogue et la concertation
François Hollande souhaite que les préoccupations exprimées par les citoyens lors des élections soient entendues, en particulier concernant le pouvoir d’achat et l’accès à la santé. Il prône un dialogue constructif entre le bloc central et son camp, sans croire aux coalitions formelles, mais plutôt en des majorités ponctuelles.
L’ancien président se démarque des mélenchonistes en prônant une approche respectueuse envers tous les députés, y compris ceux du Rassemblement National. Il estime que pour faire reculer le RN, il faut dialoguer avec ses électeurs. En septembre, il publiera un nouvel ouvrage, « Le défi de gouverner », qui explore l’exercice du pouvoir par la gauche.
Chaque jour, François Hollande se rendra à pied au Palais-Bourbon, veillant à maintenir son quota de 6 000 pas quotidiens, sans toutefois être accompagné de sa fidèle labrador Philae, puisque les animaux ne sont pas admis à l’Assemblée. Ainsi, son retour marque un tournant dans sa carrière politique, tout en respectant les traditions républicaines.