Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et son retour en tant que député de la Corrèze, François Hollande n’a pris part qu’à un seul vote. Cet unique scrutin, qui s’est tenu le 8 octobre, portait sur la motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire (NFP) à l’encontre du gouvernement de Michel Barnier. Pendant ce temps, l’activité parlementaire a été intense, avec des dizaines de débats et de votes auxquels d’autres députés, comme Mathilde Panot (LFI), Olivier Faure (PS), ou Sandrine Rousseau (EELV), ont participé de manière bien plus soutenue.
En comparaison, François Hollande a voté une seule fois alors que ses collègues ont déjà participé à des dizaines, voire des centaines de scrutins. Panot a ainsi voté 107 fois, Faure 24 fois, et Rousseau 80 fois au cours des trois premières semaines de la nouvelle législature. Outre cette présence limitée, l’ancien président de la République ne s’est illustré que par neuf propositions de loi ou de résolution déposées, et n’a pas encore pris la parole lors des traditionnelles questions au gouvernement (QAG).
Un calendrier chargé et des ambitions pour 2027
Interrogé sur cette faible activité parlementaire, l’entourage de François Hollande se défend en affirmant qu’il a été présent dans l’Hémicycle depuis la rentrée, notamment lors des questions au gouvernement et du vote pour la vice-présidence de l’Assemblée. Ils précisent également que ses absences récentes étaient liées à des engagements pris de longue date, notamment pendant les discussions sur les amendements de la loi de finances. L’ancien président devrait, selon son équipe, être plus actif lors du débat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Alors que François Hollande semble se consacrer davantage à des projets personnels, ses ambitions politiques pour 2027 se précisent. L’ancien chef de l’État évoque une « gauche réformiste » qu’il souhaite voir s’imposer, face à une gauche plus radicale incarnée par Jean-Luc Mélenchon. Il a récemment souligné qu’il serait inacceptable pour lui que Mélenchon soit le candidat unique de la gauche pour l’élection présidentielle. Il plaide ainsi pour une candidature « socialiste ou proche du Parti socialiste », capable de rassembler les Français et de constituer une majorité.
En attendant, son travail à l’Assemblée nationale suscite des interrogations, ses critiques soulignant le contraste avec l’engagement d’autres figures de la gauche. Reste à voir si son retour sur les bancs de la Chambre basse est le prélude à une montée en puissance politique, ou simplement un tremplin vers la prochaine échéance présidentielle.