François Bayrou relance le débat sur la proportionnelle : « une réforme nécessaire pour sortir de la crise politique »
Dans un entretien accordé au journal Le Monde, François Bayrou, président du MoDem, relance le débat sur la réforme du mode d’élection des députés. Selon lui, la crise politique actuelle met en lumière les limites du scrutin majoritaire à deux tours, et il appelle à l’adoption du scrutin proportionnel pour les élections législatives. Bayrou estime que ce changement permettrait de sortir de la logique de « conflit » qui caractérise actuellement la vie parlementaire française et de favoriser une coopération entre les élus.
La proportionnelle : une solution à la crise politique
Défenseur de longue date de la proportionnelle, François Bayrou voit dans la situation politique actuelle une justification de sa position. Selon lui, le mode de scrutin actuel force des alliances artificielles entre des partis aux visions opposées, ce qui engendre des blocages et des affrontements plutôt que des solutions constructives. Il rappelle que la réforme du mode de scrutin était l’une des conditions de son soutien à Emmanuel Macron en 2017, et propose aujourd’hui de soumettre cette réforme à un référendum pour garantir son adoption.
Un mode de scrutin plus juste et plus authentique
François Bayrou soutient que la proportionnelle créerait un paysage politique plus diversifié et authentique. Chaque parti pourrait se présenter sous ses propres couleurs, sans avoir à former des alliances de circonstance pour atteindre une majorité. Cela obligerait les partis à considérer leurs concurrents non seulement comme des adversaires, mais aussi comme de potentiels partenaires avec lesquels ils devront composer pour former un gouvernement. Pour lui, cette approche serait plus saine et plus représentative de la diversité des opinions au sein de la société française.
Le référendum, une solution pour pérenniser la réforme
Bayrou propose de soumettre cette réforme à un référendum, ce qui permettrait d’ancrer solidement la nouvelle loi électorale dans la durée. Il considère qu’un tel consensus populaire serait essentiel pour éviter tout retour en arrière lors des alternances politiques futures.
Un soutien constant à la proportionnelle
François Bayrou rappelle que l’introduction de la proportionnelle était déjà une promesse de François Hollande en 2012 et qu’elle faisait partie de son accord avec Emmanuel Macron en 2017. Selon lui, ce changement est inévitable et nécessaire pour normaliser le pluralisme au sein de la vie politique française, en reconnaissant la légitimité de toutes les forces politiques, y compris celles de leurs adversaires.
Une Assemblée fragmentée, mais un avenir pour la proportionnelle
Interrogé sur l’avenir de cette réforme dans le contexte d’une Assemblée nationale fragmentée, François Bayrou reste optimiste. Il estime que, dans une telle configuration, l’introduction de la proportionnelle serait un levier pour un exercice plus constructif de la vie parlementaire. Il exprime également ses réserves quant à la possibilité d’une nouvelle dissolution sans une réforme préalable du mode de scrutin.
Un système proportionnel compatible avec une Ve République forte
Enfin, François Bayrou rejette l’idée que le scrutin proportionnel affaiblirait le rôle de l’exécutif. Il réaffirme son attachement à la Ve République, où l’équilibre entre un président fort, un gouvernement fort et un Parlement fort est crucial. Pour lui, la proportionnelle n’est pas incompatible avec cet équilibre, mais au contraire, elle pourrait renforcer la démocratie en France en offrant une représentation plus fidèle et en obligeant à des compromis constructifs.
En conclusion, François Bayrou se montre déterminé à poursuivre son combat pour l’introduction de la proportionnelle, convaincu que ce changement est désormais inéluctable pour répondre aux défis actuels de la vie politique française.