Ce vendredi, une réunion cruciale s’ouvre au ministère du Travail, où le Premier ministre François Bayrou convie quatre ministres et les principales organisations syndicales et patronales. Objectif : fixer les bases d’un dialogue social visant à remettre sur les rails la réforme des retraites, un dossier qui a suscité une vive contestation en 2023.
Un enjeu national majeur
François Bayrou l’avait annoncé dans sa déclaration de politique générale : « J’ai choisi de remettre ce sujet en chantier avec les partenaires sociaux ». Ainsi, cette première rencontre, qui débute à 11h au ministère du Travail, vise à définir le cadre et la méthode des discussions, lesquelles s’étaleront sur trois mois. Ces travaux commenceront après la publication de la mission « flash » confiée à la Cour des comptes sur le financement du système de retraites, attendue dans les prochaines semaines.
En tête de cette concertation, le Premier ministre sera épaulé par Éric Lombard (ministre de l’Économie), Catherine Vautrin (Santé et Travail), Laurent Marcangeli (Fonction publique) et Astrid Panosyan-Bouvet (Travail). Côté syndical, les grandes centrales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa) répondent présentes, tandis que côté patronal, le Medef, la CPME, l’U2P et la FNSEA seront autour de la table.
Cependant, la non-invitation de Solidaires et de la FSU a provoqué l’ire de certains, notamment de la CFDT et de la CGT, qui déplorent cette exclusion : « Cette lutte contre la réforme des retraites, on l’a menée à huit, on doit être reçu à huit ! », martèle une source proche de l’intersyndicale.
Des attentes claires pour un compromis nécessaire
Le Premier ministre prononcera un discours d’ouverture pour préciser ses attentes envers les partenaires sociaux et détaillera les moyens alloués à cette « délégation permanente », chargée de renégocier une réforme essentielle pour l’avenir économique du pays. Chaque participant aura l’opportunité de s’exprimer, permettant de préciser l’organisation et la composition du groupe de travail.
La réunion de lancement, prévue pour durer environ une heure et demie, sera suivie de trois mois de négociations intensives, où l’objectif sera de trouver un compromis viable et acceptable pour l’ensemble des parties. En attendant, les salariés et les agents de la fonction publique continueront de solder progressivement leurs droits à la retraite, selon les dispositions de la loi d’Elisabeth Borne.
Dans un climat social tendu, cette concertation représente une opportunité cruciale de renouer le dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Pour François Bayrou, il s’agit non seulement de régler un problème économique majeur, mais également de réaffirmer l’importance du dialogue social dans un pays attaché à sa souveraineté et à la défense de son modèle social.