En pleine préparation de son futur gouvernement, le Premier ministre François Bayrou a initié ce jeudi 19 décembre des consultations avec les principaux responsables politiques à Matignon. Une rencontre marquée par deux propositions fortes : inviter les chefs de partis, à l’exception du Rassemblement national (RN) et de La France insoumise (LFI), à intégrer l’exécutif, et rouvrir le débat sur la réforme des retraites.
Une trentaine de responsables réunis à Matignon
François Bayrou, également président du Mouvement démocrate (MoDem), a convié à Matignon une trentaine de personnalités politiques, parmi lesquelles Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat. L’invitation s’adressait également aux présidents de partis et de groupes parlementaires ayant joué un rôle dans la gestion du pays sous la Ve République. Cependant, le RN et LFI ont été exclus de ces discussions.
Selon plusieurs sources présentes, Bayrou a proposé aux dirigeants politiques de rejoindre son gouvernement, une démarche visant à favoriser un consensus national dans un contexte de tensions sociales et politiques. « Il est essentiel de travailler ensemble pour répondre aux défis actuels », aurait expliqué le Premier ministre.
Lors de cette réunion, une autre annonce a suscité l’attention : la possibilité de rouvrir les discussions autour de la réforme des retraites. Adoptée en mars 2023 via le recours au controversé article 49.3 de la Constitution, cette réforme avait provoqué une mobilisation sociale majeure en France.
François Bayrou a proposé un dialogue de neuf mois avec les forces politiques et les partenaires sociaux. « Si un accord n’est pas trouvé, nous conserverons la réforme de 2023 », aurait-il précisé. Celle-ci fixe notamment l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Cette démarche vise à éviter un nouveau bras de fer social tout en explorant d’éventuelles alternatives.
Malgré ces annonces, les réactions des responsables politiques présents se sont avérées mitigées. Certains se sont montrés sceptiques quant à la capacité d’aboutir à un consensus, tandis que d’autres ont salué la volonté d’ouverture et de dialogue exprimée par le Premier ministre. Cette stratégie, qui intervient à un moment où la France fait face à d’importants défis économiques et sociaux, pourrait redéfinir les contours de l’action gouvernementale. Les prochains jours permettront de mesurer l’impact de ces propositions sur la scène politique nationale.