Alors qu’Emmanuel Macron vient d’annoncer ce vendredi 13 décembre la nomination de François Bayrou comme Premier ministre en remplacement de Michel Barnier, le leader centriste se trouve au cœur d’une affaire judiciaire complexe. Accusé de “complicité de détournement de fonds publics”, il est impliqué dans une enquête qui touche directement son parti, le Modem, et qui rappelle les accusations similaires portées contre Marine Le Pen et le Rassemblement national.
L’affaire, qui s’étale sur une décennie, concerne l’utilisation frauduleuse des crédits alloués aux eurodéputés du Modem pour financer des permanents du parti. Selon les conclusions du Parlement européen, la somme détournée s’élèverait à 293 000 euros. À titre de comparaison, les détournements reprochés au Rassemblement national auraient causé un préjudice estimé à 4,3 millions d’euros.
François Bayrou a été relaxé en première instance le 5 février 2024 au “bénéfice du doute”. Cependant, le parquet a fait appel de cette décision, et un nouveau procès est attendu à l’automne 2025. Si le tribunal a reconnu qu’il était “très probable” que François Bayrou ait été informé des pratiques de ses cadres ou qu’il leur ait donné son accord, il a estimé que les preuves restaient insuffisantes pour le condamner.
Malgré cette relaxe, le parquet avait initialement requis une peine de 30 mois de prison avec sursis, 70 000 euros d’amende et une interdiction d’exercer une fonction publique pendant trois ans.
Pour sa part, François Bayrou se montre confiant. En février dernier, il déclarait à France Bleu Béarn Bigorre : “Ils n’ont rien trouvé en première instance, et ils ne trouveront rien de plus en appel.”
Pour rappel, contrairement au président de la République, François Bayrou ne bénéficie d’aucune immunité en tant que Premier ministre. Les procédures judiciaires continueront donc de suivre leur cours. Une véritable épée de Damoclès dans un contexte politique déjà très compliqué…