Ce vendredi 27 décembre 2024, le Premier ministre François Bayrou s’est rendu, sans annonce préalable, à Liévin (Pas-de-Calais) pour commémorer les 50 ans de la catastrophe minière qui a marqué la mémoire collective. Survenue en 1974, l’explosion d’un coup de grisou, suivie d’un coup de poussière, dans la fosse Saint-Amé, à 700 mètres sous terre, avait causé la mort de 42 mineurs, faisant de cet événement la tragédie minière la plus meurtrière de l’après-guerre en France.
Devant l’église Saint-Amé, François Bayrou a rejoint Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique et députée du Pas-de-Calais, ainsi que Laurent Duporge, maire de Liévin. Après avoir salué les associations de mineurs et les dernières « gueules noires » encore présentes, le Premier ministre a déposé une gerbe au pied du monument rendant hommage aux victimes.
Lors de son discours, François Bayrou a évoqué avec émotion son lien personnel avec le monde ouvrier : « Quelques jours avant cette catastrophe, en 1974, mon père se tuait lui-même dans un accident de travail. Je sais ce que c’est que les visages qu’on ne reverra plus, le couvert qu’on ne met plus, l’absence des bras solides dans lesquels se réfugiaient les enfants. »
Reprenant une expression utilisée par François Mitterrand, il a qualifié les 42 disparus de « victimes tombées au champ d’honneur du travail ». Il a également tenu à souligner que « la nation n’oubliera pas ces vies données pour la construction de notre pays ».
Cette cérémonie, à laquelle ont également assisté des figures régionales comme Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, et Marine Tondelier, patronne des écologistes, s’est inscrite dans un contexte chargé d’émotion. Emmanuel Macron, depuis Paris, a salué sur son compte X « le courage des quarante-deux mineurs disparus, une leçon pour nous tous, et le combat de leurs familles pour la mémoire et la dignité ».
Les commémorations se sont poursuivies toute la journée avec plusieurs événements, dont la projection en avant-première d’un documentaire réalisé par les frères Aguesse au cinéma Pathé-Liévin. Ce film retrace la tragédie et le quotidien des familles des victimes.
François Bayrou a quitté les lieux peu après midi, sans s’adresser aux médias, réaffirmant ainsi la sobriété de son hommage. Ces gestes viennent rappeler l’importance du bassin minier et de son rôle dans l’histoire industrielle et sociale de la France.
La catastrophe de Liévin demeure un symbole du sacrifice des travailleurs pour le progrès et une tragédie que le pays n’oubliera jamais.