François Bayrou défend le rôle d’Emmanuel Macron face aux pressions du NFP

27 août, 2024 / Entrevue

François Bayrou, président du Mouvement Démocrate (MoDem) et maire de Pau, a vivement critiqué les affirmations selon lesquelles le Nouveau Front Populaire (NFP) aurait remporté les récentes élections françaises. Lors de son intervention ce mardi sur Franceinfo, il a clairement énoncé que, contrairement aux revendications de l’alliance de gauche, la majorité n’avait pas basculé en leur faveur mais avait été largement le produit d’un vote de barrage contre le Rassemblement National (RN), illustrant une réactivation du Front républicain.

Bayrou a mis en lumière les difficultés inhérentes à l’interprétation des résultats électoraux, arguant que les voix obtenues par le NFP étaient principalement des votes exprimant le refus de laisser la démocratie française être dominée par des forces jugées extrêmes. Il a déclaré que ces résultats ne reflétaient pas un soutien véritable au programme du NFP, mais plutôt une volonté de protéger les valeurs républicaines.

Le patron du MoDem a également soulevé des inquiétudes quant aux propositions du NFP concernant des questions clés comme l’immigration et la sécurité. Il a critiqué leur volonté de mettre fin à la régulation actuelle de l’immigration ainsi qu’à plusieurs mesures sécuritaires instaurées au cours des sept dernières années. Bayrou a notamment exprimé son désaccord avec l’idée de rétablir le droit du sol intégral, une mesure qu’il juge étrangère aux traditions juridiques françaises.

François Bayrou a par ailleurs reproché à Emmanuel Macron de ne pas avoir suffisamment consulté les différents partis politiques avant de prendre des décisions cruciales. Selon lui, cette absence de négociation constitue une « faute de méthode » qui s’écarte des pratiques habituelles dans les pays habitués aux coalitions gouvernementales formées à la suite d’un scrutin proportionnel. Il soutient que dans le système constitutionnel français, le Président devrait nommer un Premier ministre qui formerait ensuite un gouvernement, lequel serait enfin soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale.

En conclusion, François Bayrou a réaffirmé le rôle essentiel du Président de la République en tant que garant de la continuité démocratique et institutionnelle. Il approuve la décision de Macron de ne pas former un gouvernement dirigé par le NFP, malgré les pressions de l’alliance de gauche, et insiste sur la nécessité pour l’Assemblée nationale de prendre ses responsabilités dans ce contexte politique complexe et fragmenté. Bayrou appelle à une réflexion profonde sur la manière dont la France peut avancer de manière constructive sans majorité claire, soulignant les défis que cela représente pour la gouvernance du pays.