François Bayrou chahuté à l’Assemblée entre crise à Mayotte et polémique de Pau

Entrevue 1

Ce mardi, François Bayrou a effectué son premier exercice devant l’Assemblée nationale en tant que Premier ministre. Face aux députés, il a répondu aux questions des différents groupes politiques dans une atmosphère tendue, marquée par la situation dramatique à Mayotte et les polémiques sur son déplacement récent à Pau.

Mayotte au cœur des débats

La plupart des interventions des députés ont porté sur la crise majeure qui frappe Mayotte suite au passage du cyclone Chido. François Bayrou a reconnu un bilan humain dramatique avec « une vingtaine de morts, 200 blessés graves et 1 500 en urgence relative ». Il a ajouté que le bilan pourrait encore s’alourdir. Le Premier ministre a précisé que 50 % de l’activité hospitalière avait été rétablie, tout comme une partie des réseaux d’eau et électriques. Près de 80 % du réseau routier devrait être accessible d’ici la fin de la semaine.

François Bayrou a défendu les efforts de l’exécutif pour rétablir la situation et a promis le lancement d’un appel à projets pour des logements préfabriqués afin d’accélérer la reconstruction de l’île. Toutefois, ses réponses n’ont pas suffi à calmer les critiques de l’opposition.

François Bayrou s’est retrouvé en difficulté suite aux reproches sur sa participation à la réunion de crise sur Mayotte par visioconférence depuis Pau, où il assistait au conseil municipal. Mathilde Panot (LFI) et Boris Vallaud (PS) ont critiqué ce choix, y voyant un signe de déconnexion et de mépris. Le Premier ministre s’est défendu avec fermeté : « J’étais à la réunion de crise de la première à la dernière minute, en visioconférence. Pau, c’est en France ! », a-t-il martelé, accusant ses opposants de vouloir opposer « la province au cercle des pouvoirs à Paris ».

Egalement interrogé sur la situation budgétaire et la dette publique, notamment par Vincent Jeanbrun (LR), François Bayrou a estimé que l’endettement était « une question morale » autant qu’économique. Il a affirmé que la « coresponsabilité » était nécessaire pour réduire les dépenses et a promis de « réparer la situation » tout en appelant au dialogue pour trouver un consensus entre les différentes sensibilités politiques.

Engagement pour un « traitement équitable » des groupes politiques

Dès le début de la séance, interpellé par la députée Laure Lavalette (RN), François Bayrou a promis de ne « rien laisser sans réponse » et s’est engagé à offrir un « traitement équitable » à tous les groupes politiques. Il a déclaré vouloir s’appuyer sur le dialogue pour traiter les fractures de la société française.

Cette première séance de questions au gouvernement a mis François Bayrou à rude épreuve. Si le nouveau Premier ministre a tenté d’apaiser les critiques et de mettre en avant ses engagements, les polémiques, notamment sur sa gestion symbolique de la crise à Mayotte, ont largement dominé les débats. Le Premier ministre a toutefois renvoyé à sa déclaration de politique générale, prévue pour le 14 janvier, pour détailler ses priorités.

En attendant, cette séance a souligné l’ampleur des défis qui attendent François Bayrou à Matignon, entre urgences nationales et critiques politiques.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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