François Bayrou : « Ce n’est pas les partis qui feront la majorité, c’est le président »

10 juillet, 2024 / Entrevue

François Bayrou, président du Modem, a exprimé ce mercredi 10 juillet sur BFMTV et RMC que les « accords de partis » ne permettront pas de gouverner durablement la France. En réaction aux résultats du second tour des élections législatives, qui ont divisé l’Assemblée nationale en trois blocs, dont le Nouveau Front populaire en tête, Bayrou insiste sur le rôle central des institutions.

L’absence de vainqueur clair

Selon François Bayrou, aucun parti n’a véritablement remporté cette élection. « Il y a eu la mise de côté de l’hypothèse du RN majoritaire », a-t-il déclaré sur BFMTV-RMC, soulignant que « ce ne sont pas les partis qui feront la majorité, c’est le président de la République ». Il rappelle la déclaration du général de Gaulle lors de son discours de Bayeux en 1946, affirmant que c’est le président qui doit choisir la personnalité capable de rassembler le plus largement en tenant compte des nuances de l’Assemblée nationale.

Le rôle du président dans la constitution

Pour Bayrou, il est crucial que ce ne soit pas par des accords de partis que les choses se clarifient. « C’est impossible car chacun va mettre des lignes rouges et faire une liste d’exigences qui ne pourront pas être satisfaites », explique-t-il. Il considère que l’expérience passée montre à quel point ces divisions peuvent être pénalisantes pour le pays, le laissant toujours au bord de la rupture.

Bayrou défend l’idée que l’esprit de la Constitution exige que ce soit le président qui choisisse un Premier ministre, « une personnalité », en fonction de l’équilibre qu’il souhaite. Ce Premier ministre doit ensuite faire des propositions au président, en incluant des personnalités représentant les nuances de l’Assemblée nationale et des compétences variées. « Et après c’est le jeu normal: on propose des textes et l’Assemblée nationale les vote ou ne les vote pas », conclut-il.

La nouvelle configuration politique

En se tournant vers la gauche et le Nouveau Front populaire, Bayrou dénonce l’idée que les électeurs aient choisi un camp contre l’autre. « Faire croire que les électeurs ont choisi un camp contre l’autre c’est évidemment absurde », affirme-t-il. Selon lui, ce scrutin répondait à une question unique: « Est-ce que nous, citoyens français, sommes prêts à donner une majorité absolue à l’extrême droite ? ». Les partis en tête n’ont pas gagné sur leurs programmes mais en se présentant comme un barrage.