Mayotte, ce département français souvent oublié des décideurs de la métropole, a accueilli ce lundi François Bayrou pour une visite marquante. Quinze jours après le passage du cyclone Chido, le Premier ministre, entouré de cinq membres de son gouvernement, a entrepris de poser les bases d’une reconstruction ambitieuse, ancrée dans la reconnaissance d’un territoire pleinement français et d’un peuple résolument patriote.
Le constat : une île meurtrie, mais un peuple debout
Dès son arrivée à Mamoudzou au petit matin, François Bayrou a été confronté à la réalité d’une île dévastée. Le cyclone Chido a laissé derrière lui 39 morts, des milliers de blessés et des infrastructures gravement endommagées. Les Mahorais, eux, continuent de se battre avec une résilience qui force le respect. « Nous sommes Français et fiers de l’être », clamaient plusieurs habitants venus accueillir le Premier ministre, entre impatience et espoir.
Mayotte, c’est la France, et c’est dans cet esprit que François Bayrou a mené une journée intense, entre visites de sites sinistrés, rencontres avec les élus locaux et annonces majeures.
Des annonces fortes pour répondre aux urgences
La matinée a été consacrée à des visites de terrain. À l’usine de dessalement de Petite-Terre, François Bayrou a affirmé que la production d’eau potable atteindra de nouveau ses niveaux d’avant-cyclone d’ici la fin de la semaine. À Kaweni 2, un collège partiellement détruit, le chef du gouvernement a promis des mesures pour garantir la sécurité des établissements scolaires, notamment avec un plan associant armée et gendarmerie.
Le point culminant de la journée fut la présentation du plan « Mayotte debout ». Ce programme ambitieux vise à reconstruire le territoire en deux ans, tout en apportant des solutions immédiates aux besoins essentiels des Mahorais. Parmi les engagements :
- Le rétablissement complet de l’électricité d’ici fin janvier, grâce au déploiement de 200 groupes électrogènes et à l’envoi de renforts d’EDF.
- La distribution massive de bâches et de matériaux de construction à prix bloqués pour permettre aux sinistrés de réparer leurs habitations.
- Le lancement d’une loi d’urgence pour inscrire dans le marbre les mesures nécessaires à la refondation du territoire.
Au-delà des réponses immédiates, François Bayrou a insisté sur la nécessité de repenser Mayotte. « Nous ne pouvons pas tolérer que des bidonvilles renaissent sur ce territoire. La reconstruction doit être exemplaire et durable. » L’interdiction de reconstruire des habitats précaires, inscrite dans la loi, sera une priorité. De plus, le Premier ministre a annoncé la préparation d’une loi-programme de refondation qui sera élaborée avec les élus locaux et les forces vives de l’île.
Le plan « Mayotte debout » repose également sur un soutien renforcé à l’éducation, à la santé et à l’économie locale. Des prêts garantis par l’État seront proposés aux familles pour faciliter leur reprise d’activité, et un « parrainage » entre l’hôpital de Mayotte et des établissements de métropole sera mis en place pour renforcer le système de santé.
Un nouveau chapitre pour Mayotte ?
François Bayrou n’a pas manqué de saluer le courage et la fidélité des Mahorais envers la République. Lors d’une cérémonie d’hommage au capitaine de gendarmerie Florian Monnier, décédé en intervention pendant le cyclone, le Premier ministre a rappelé que « Mayotte est un bastion de la France, et son peuple incarne les valeurs de solidarité et de patriotisme que nous devons honorer ».
Cette première journée s’est achevée sur une note de détermination. Si les défis restent immenses, le gouvernement semble enfin prêt à consacrer l’attention que mérite ce département stratégique et profondément français.
François Bayrou a promis de revenir rapidement pour suivre l’avancée des mesures annoncées. Pour les Mahorais, l’heure est à l’attente vigilante. Si cette visite marque un tournant, elle devra se traduire par des actes concrets pour restaurer la confiance d’une population longtemps laissée à l’écart.
Le bilan de cette journée est clair : Mayotte n’est pas seulement un territoire en détresse, c’est un territoire en résistance, prêt à se relever avec l’aide de la France. Mais la France, elle, saura-t-elle être à la hauteur des espoirs placés en elle ? L’avenir nous le dira.