François Asselineau obtient un non-lieu dans l’affaire de harcèlement et d’agressions sexuelles : le parquet fait appel

Entrevue 1

Le président de l’Union populaire républicaine (UPR), François Asselineau, a été relaxé par une ordonnance de non-lieu prononcée le 6 décembre dernier par deux juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris. Cette décision intervient après plus de trois ans d’enquête suite aux accusations de harcèlement moral et d’agressions sexuelles portées par deux anciens collaborateurs du parti. Le parquet de Paris a toutefois annoncé qu’il faisait appel de cette décision.

L’affaire avait éclaté en mai 2020 avec une première plainte d’un collaborateur de l’UPR. Celui-ci accusait François Asselineau de l’avoir harcelé depuis son embauche en 2019 et de lui avoir imposé des baisers. Une deuxième plainte avait été déposée en juin 2020 par un autre collaborateur, évoquant des faits similaires survenus en 2018.

François Asselineau avait été mis en examen en février 2021 pour plusieurs chefs d’accusation, dont harcèlement moral, harcèlement sexuel, agressions sexuelles par personne ayant autorité, et intimidation de victimes. Placé sous contrôle judiciaire, il avait nié les faits, qualifiant les accusations de « calomnies ». Lors de sa garde à vue, il avait reconnu avoir été « insistant » mais avait évoqué un « amour réciproque ».

Une décision contestée

Le 6 décembre 2024, les juges ont rejeté les sept chefs de mise en examen visant François Asselineau, estimant que les éléments réunis ne justifiaient pas un renvoi devant le tribunal correctionnel. Cette ordonnance de non-lieu a été confirmée par une source proche du dossier et le parquet de Paris, qui a toutefois décidé de faire appel. Me Pierre Darkanian, avocat du président de l’UPR, s’est félicité de cette décision et a déclaré : « François Asselineau exprime sa satisfaction et attend sereinement que la chambre de l’instruction confirme l’abandon de toutes les charges à son encontre. »

Cette affaire s’inscrit dans un contexte politique troublé pour l’UPR. En 2020, plusieurs cadres du parti avaient réclamé la démission de François Asselineau, pointant des « relations particulières et insistantes » de sa part. Ils avaient également demandé qu’il se mette en retrait de ses fonctions pendant les procédures judiciaires, une requête restée lettre morte. Malgré ces tensions, il avait été réélu à la tête de l’UPR lors d’un congrès virtuel en juillet 2020, puis reconduit en 2023.

Un parcours politique marginal

Partisan d’une sortie de la France de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, François Asselineau s’était présenté à l’élection présidentielle de 2017, où il avait recueilli 0,92 % des voix. Malgré ses faibles résultats électoraux, il reste une figure emblématique du « Frexit ».

Alors que le parquet poursuit la procédure en appel, le dénouement de cette affaire judiciaire pourrait avoir des répercussions sur l’avenir politique de François Asselineau et de son mouvement.

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