Finances publiques : Antoine Armand lance une concertation, mais exclut le RN de l’arc républicain

Entrevue 1

Le nouveau ministre de l’Économie, Antoine Armand, a annoncé qu’il recevra « toutes les forces politiques représentées au Parlement » pour discuter de la situation préoccupante des finances publiques françaises. Cette initiative, confirmée par Bercy, vise à rassembler les différents partis autour de l’enjeu économique majeur du pays. Cependant, cette volonté de concertation a été ternie par une controverse née de propos tenus par le ministre sur France Inter, où il a déclaré que le Rassemblement National (RN) ne faisait pas partie de l’« arc républicain ».

Interrogé sur sa disponibilité à collaborer avec l’ensemble des groupes parlementaires, de La France insoumise au Rassemblement National, Antoine Armand a indiqué qu’il était ouvert à travailler avec tous les partis, « pour peu qu’ils soient dans l’arc républicain », affirmant explicitement que le RN n’en faisait pas partie. Concernant LFI, il a souligné que certains de ses membres avaient « malheureusement dépassé les bornes de la République ». Cette exclusion du RN a suscité une réaction immédiate de Marine Le Pen, cheffe du groupe RN à l’Assemblée nationale, qui a demandé à Michel Barnier, le Premier ministre, de clarifier la position du gouvernement.

Le ministère de l’Économie a tenté de désamorcer la situation en affirmant dans un communiqué que, malgré la polémique, « la situation économique et financière de la France réclame une concertation large des élus de la Nation », réitérant qu’Antoine Armand rencontrera prochainement « chaque président de groupe » pour aborder les défis économiques du pays.

Cependant, les propos du ministre ont déjà alimenté la colère au sein du RN. Marine Le Pen a accusé Antoine Armand de ne pas comprendre la philosophie du gouvernement et de risquer de creuser encore davantage les divisions politiques. Certains députés RN, comme Thomas Ménagé, ont dénoncé une « insulte aux 11 millions d’électeurs » du parti, menaçant que le ministre risque « de prendre la porte » s’il maintient cette position.

Antoine Armand, député de Haute-Savoie et nouveau locataire de Bercy, n’a pas tardé à se faire remarquer, notamment en déclarant lors de sa passation de pouvoir qu’il héritait « d’un excellent bilan » de son prédécesseur Bruno Le Maire, ce qui a alimenté le sentiment de continuité entre le gouvernement de Michel Barnier et celui de Gabriel Attal. Le RN, de son côté, continue d’attendre des preuves de changement dans la méthode du nouveau gouvernement, et Marine Le Pen n’a pas exclu la possibilité de déposer une motion de censure si elle estime que ses électeurs ne sont pas respectés.

Le choc entre Antoine Armand et le RN pourrait constituer une première épreuve pour le gouvernement Barnier, dont la gestion de la majorité parlementaire sera cruciale dans un contexte de tensions croissantes autour des questions économiques et sociales.

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