Fin de vie : Costa-Gavras réclame du « courage » politique pour l’aide à mourir

26 septembre, 2024 / Alice Leroy

Lors de la présentation de son nouveau film Le Dernier Souffle au festival de cinéma de Saint-Sébastien, le réalisateur franco-grec Costa-Gavras, 91 ans, a lancé un appel fort aux dirigeants politiques pour qu’ils agissent sur la question de la fin de vie. Il a réclamé la mise en place de lieux dédiés à l’aide à mourir pour les personnes dont « le corps et la mémoire ne suivent plus » et qui ne souhaitent plus vivre. « L’essentiel, c’est de partir dans la dignité pour soi-même et pour ceux qui restent », a-t-il insisté en conférence de presse.

Le film Le Dernier Souffle, adapté d’un livre de Régis Debray et du docteur Claude Grange, met en scène des échanges philosophiques sur la mort entre un médecin et un écrivain, avec un casting prestigieux comprenant Denis Podalydès, Kad Merad et Charlotte Rampling. Costa-Gavras, connu pour ses engagements politiques, a souligné la nécessité de légiférer sur la fin de vie dans une société où la population vieillit rapidement. « Personne aujourd’hui n’oserait aller à un hôpital et dire : ‘Aidez-moi à mourir' », a-t-il déploré, insistant sur le besoin de briser ce tabou.

En France, l’examen d’un projet de loi très attendu sur la fin de vie, qui aurait légalisé le suicide assisté et, dans certains cas précis, l’euthanasie, a été suspendu en juin dernier. Ce texte, promis par le président Emmanuel Macron, avait pourtant mis plus d’un an à se concrétiser. Cependant, il a rencontré de fortes oppositions, notamment de la part du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et d’autres figures de la droite conservatrice. Même au sein du gouvernement, des ministres comme Astrid Panosyan-Bouvet (Travail) se sont exprimés contre cette réforme.

Costa-Gavras a également pointé du doigt la lenteur des gouvernements à réagir à ces enjeux sociétaux cruciaux. Il appelle à un changement profond des mentalités pour que les personnes en fin de vie puissent bénéficier d’une assistance dans des conditions dignes. « Les États doivent avoir le courage d’aller au-delà des soins palliatifs », a-t-il déclaré, plaidant pour une législation claire sur ce sujet sensible.

Alice Leroy