Festival de la BD d’Angoulême : des accusations de dérives managériales qui secouent l’événement

Festival de la BD d’Angoulême : des accusations de dérives managériales qui secouent l’événement

Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, qui clôture sa 52ᵉ édition ce dimanche, est au cœur d’une polémique grandissante. Une enquête de L’Humanité Magazine a mis en lumière des dysfonctionnements internes, notamment le licenciement controversé d’une ex-salariée ayant déposé plainte pour viol. Face à ces révélations, le ministère de la Culture a exprimé ses inquiétudes et appelle à des clarifications sur la gestion de l’événement.

L’affaire la plus troublante concerne une ancienne responsable de la communication du festival, licenciée pour faute grave en mars 2024, soit un mois et demi après avoir dénoncé une agression sexuelle présumée survenue durant l’édition précédente. Si l’organisation du festival, dirigée par la société 9e Art+, affirme que ce licenciement est totalement indépendant de la plainte pour viol, le ministère de la Culture estime que cette situation, « si elle est confirmée, est d’une particulière gravité ». Le ministère assure suivre cette affaire de près et se montre attentif aux suites judiciaires et managériales qui en découleront.

Outre cette affaire, le festival est également critiqué pour sa gestion financière et administrative. Selon les révélations de L’Humanité Magazine, des « dérives managériales » seraient à l’origine d’un climat de travail tendu au sein de l’organisation. Face à ces critiques, le festival s’est engagé à faire réaliser un audit externe afin d’évaluer les pratiques en place. Cette annonce intervient alors que plusieurs lauréats des Fauves, prix remis aux auteurs et albums de l’année, ont profité de la cérémonie de samedi soir pour appeler à une meilleure prise en compte des violences sexuelles dans le milieu de la bande dessinée.

Dans ce contexte, le partenariat entre le Festival de la BD d’Angoulême et la société 9e Art+ pourrait être remis en question lors d’un prochain réexamen. La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) a convoqué une réunion avec les collectivités et les professionnels afin d’aborder ces problématiques. Pour un événement qui se veut une vitrine mondiale du neuvième art, cette crise interne pose la question de la responsabilité des institutions culturelles dans la gouvernance des manifestations qu’elles soutiennent.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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