Luz, ancien dessinateur de Charlie Hebdo, a remporté ce samedi le prestigieux Fauve d’or du 52ᵉ Festival de la BD d’Angoulême pour Deux filles nues (Albin Michel), un album inspiré d’une histoire vraie qui retrace la spoliation d’un tableau expressionniste sous le régime nazi.
Visiblement ému en recevant son prix, Luz a confié : « Je voulais faire un bouquin d’Histoire et j’ai fait un bouquin d’actualité ». Rescapé de l’attentat contre Charlie Hebdo en 2015, auquel il a échappé en raison d’un retard, il s’est depuis tourné vers la bande dessinée, trouvant dans ce médium une nouvelle manière de s’exprimer. « Il n’y avait plus que ça à faire », a-t-il ajouté.
Dans Deux filles nues, Luz donne la parole à un tableau peint en 1919 par l’expressionniste allemand Otto Mueller, confisqué à un collectionneur juif par les nazis avant d’être restitué à ses descendants après la guerre. À travers cette œuvre, il met en scène la violence du régime hitlérien contre ce qu’il considérait comme « l’art dégénéré » et, plus largement, la barbarie nazie.
Outre ce prix majeur, le festival a également récompensé Anouk Ricard, sacrée Grand Prix mercredi pour l’ensemble de son œuvre absurde et décalée. Le Fauve spécial du jury a été attribué ex aequo à Les Météores, Histoires de ceux qui ne font que passer de Tommy Redolfi et Jean-Christophe Deveney (Delcourt) et En territoire ennemi de Carole Lobel (L’Association).
Le festival, qui s’achève ce dimanche, a une nouvelle fois confirmé son statut de rendez-vous incontournable de la bande dessinée internationale, mêlant hommage aux grandes figures du 9ᵉ art et célébration des talents émergents.