À 26 ans, Ferréol Delmas a su imposer une voix différente dans le débat écologique en France. À la tête du think tank Écologie Responsable, ce jeune diplômé des plus prestigieuses universités françaises (Panthéon-Assas, Paris-Sorbonne, Paris-Saclay) propose une écologie enracinée, positive et surtout compatible avec les valeurs de la droite libérale. Avec sa vision réformatrice, il ambitionne de redonner à l’écologie un statut central tout en réconciliant protection de l’environnement et croissance économique. Un pari audacieux pour celui que l’on surnomme déjà « le baron vert de la droite ».
Né dans une famille qui lui transmet le goût des lettres et du débat, Delmas se distingue dès ses premières années universitaires en s’impliquant dans les Jeunes Républicains. Lors de ses études en histoire, il est élu président des jeunes LR de la Sorbonne. La politique devient pour lui une évidence, mais ce n’est pas par les voies traditionnelles qu’il choisit de s’engager. « Je me suis rapidement rendu compte que l’écologie n’était pas un sujet pris au sérieux à droite. C’était un angle mort politique », confie-t-il à Entrevue.
C’est en lisant L’Enracinement de Simone Weil qu’il trouve le fondement de sa pensée écologique. « Elle écrit que ‘le principal besoin de l’Homme, c’est l’âme’. Pour moi, il s’agit de l’âme du territoire, de cette relation intime à notre environnement et de l’importance de ses paysages », partage-t-il. Inspiré par cette vision, Delmas décide de fonder, à seulement 21 ans, Écologie Responsable, avec quelques amis des Jeunes LR. Très vite, ce think tank attire l’attention pour son approche singulière : une écologie qui refuse la décroissance et prône l’innovation. Les idées de Delmas, loin des approches radicales, offrent une alternative pour la droite et séduisent un public qui se reconnaît dans cette écologie libérale et pragmatique.
Un modèle d’écologie enracinée et positive
Ferréol Delmas incarne une autre écologie. Celle-ci n’est ni punitive ni militante, mais enracinée, attachée aux territoires et respectueuse des modes de vie. « Quand des activistes vont jeter des tomates sur des œuvres d’art, cela ne sert pas la cause écologique », explique-t-il. Ce rejet des actions radicales et de l’écologie « décroissante » est au cœur de son discours. « Nous défendons une écologie de la préservation et de l’innovation. Nous croyons en une écologie qui ne s’oppose pas au progrès, mais qui le canalise. »
En créant Écologie Responsable, il souhaite redonner aux Français la fierté de défendre leur environnement, sans culpabilisation. Ce combat, Ferréol le mène avec pragmatisme et propose des solutions concrètes pour une transition écologique qui profite à tous. Il prône notamment le développement des transports en commun dans les zones rurales et des subventions pour des projets d’innovation agricole, comme la méthanisation.
Une ambition internationale et des propositions concrètes
Aujourd’hui, Écologie Responsable rassemble plus de 500 adhérents en France, et la structure commence à s’exporter. Une antenne vient d’ouvrir à Washington, tandis qu’un Observatoire de l’écologie positive prend forme en France. Ferréol et son équipe effectuent un Tour de France des initiatives locales, où ils échangent avec élus et citoyens pour promouvoir une écologie ancrée dans les réalités du terrain. « Nous mettons en avant des initiatives locales exemplaires, comme un système de détection d’incendies dans la Sarthe, ou des filets pour retenir les déchets en Méditerranée dans les Alpes-Maritimes. Ce sont ces projets concrets qui font la force de notre vision », affirme-t-il avec fierté à Entrevue.
Pour Delmas, la transition écologique passe par un soutien massif aux petites exploitations agricoles, à travers une « exception agricole française ». Il milite pour des exonérations fiscales pour ces petites exploitations et une harmonisation des normes européennes afin de protéger l’agriculture française des pressions de la mondialisation. Entrevue lui demande comment éviter les clivages sociaux dans cette transition, et il répond sans détour : « Il est possible d’associer un modèle agricole productif aux objectifs environnementaux. Mais pour cela, il faut adapter la production région par région. »
Delmas déplore que la gauche s’approprie le sujet de l’écologie en l’associant à des luttes annexes, comme le féminisme ou l’anti-racisme, détournant, selon lui, le sens de cette cause. « La gauche a fait de l’écologie un vecteur d’autres combats, comme l’écoféminisme ou le racisme environnemental, rendant ce sujet réfractaire pour certains Français », précise-t-il. Pour Écologie Responsable, il est crucial de dissocier l’écologie des idéologies extrêmes pour la rendre accessible et consensuelle. « Nous menons un combat culturel pour que ce sujet soit réapproprié par l’ensemble des Français. »
Delmas se positionne également sur le débat énergétique en soutenant le nucléaire comme énergie de transition. Pragmatique, il est favorable à l’installation d’éoliennes à condition d’avoir l’assentiment des populations locales, prônant des référendums pour chaque projet. « Nous croyons que les décisions doivent être prises au niveau local, par les citoyens eux-mêmes », affirme-t-il avec conviction.
Une écologie enracinée pour une France forte
Pour Ferréol Delmas, l’écologie peut devenir le levier d’une France puissante. « La droite doit réinvestir ce sujet et en faire un projet de civilisation. L’écologie peut être le cheval de bataille d’une France forte, une des grandes nations du XXIe siècle », confie-t-il à Entrevue. Inspiré par Richelieu, il voit en cette cause une chance de renouer avec un sentiment d’appartenance.
Surnommé par certains « le baron vert de la droite », le jeune ambitieux n’a pas peur de s’engager dans un combat difficile, parfois même contre son propre camp. Convaincu qu’une écologie libérale peut s’imposer en France, il avance avec détermination et résilience, espérant réconcilier les Français avec leur environnement sans compromis idéologique.