Selon un article publié par La Provence, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a officiellement lancé une procédure de fermeture administrative à l’encontre de la mosquée des Bleuets, située dans les quartiers nord de Marseille. Cette décision, notifiée le mardi 20 août 2024, vise directement l’imam Smaïn Bendjilali, également connu sous le nom d’imam Ismaïl, accusé de tenir des prêches fondamentalistes prônant le djihad, l’instauration de la charia et la légitimation de la violence.
Surveillé depuis 2017 par les services de renseignements, l’imam est pointé du doigt pour avoir défendu des positions radicales à travers ses discours, y compris sur les réseaux sociaux où il est suivi par près de 100 000 abonnés. La préfecture indique que ses propos, en plus de légitimer la violence, incluent des positions discriminatoires contre les femmes, notamment la polygamie et le viol conjugal. Il est également reproché à l’imam d’avoir comparé les militants du Hamas à des figures historiques telles que Nelson Mandela ou encore les indépendantistes algériens, ce qui a alimenté les inquiétudes des autorités sur le potentiel de radicalisation des fidèles.
L’imam Ismaïl réfute ces accusations et considère cette procédure comme une tentative d’intimidation. Dans une déclaration faite à BFMTV, il a qualifié les accusations de « ramassis de mensonges », affirmant qu’il n’a jamais encouragé la haine ni la violence. Il a également contesté la légitimation de la polygamie, précisant que la France interdit cette pratique, mais défendant cependant le polyamour comme étant légitime.
Le préfet de police Pierre-Edouard Colliex a précisé que la fermeture administrative repose sur l’article L. 227-1 du code de la sécurité intérieure, autorisant cette mesure lorsqu’un lieu de culte est reconnu pour diffuser des discours provoquant à la haine ou à la violence. La mosquée des Bleuets a désormais dix jours pour présenter ses observations avant qu’une fermeture définitive ne soit prononcée.
Alice Leroy