Fédération française de boxe : Estelle Mossely face aux obstacles électoraux
La campagne pour les élections fédérales de nombreuses disciplines sportives s’avère tumultueuse. Candidate à la présidence de la Fédération française de boxe (FFB), Estelle Mossely, championne olympique en 2016, voit sa candidature contestée après l’invalidation de sa liste par la Commission de surveillance des opérations électorales (CSOE). La raison invoquée : une de ses colistières, licenciée via un titre de participation « volontaire », serait inéligible selon les statuts de la fédération.
Dans un communiqué publié le 15 novembre, Mossely dénonce une manœuvre injustifiée : « On invente un titre pour que l’une des candidates, licenciée depuis des années à la FFB et qui a boxé en mai 2024, ne soit pas éligible. C’est une invention pour me nuire et m’empêcher de briguer la présidence. » Elle entend déposer un recours auprès du conciliateur du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), avant de saisir les tribunaux si nécessaire.
Des élections sous tensions dans plusieurs fédérations
La situation rencontrée par Estelle Mossely n’est pas isolée. Dans d’autres fédérations sportives, des irrégularités similaires ont été dénoncées. Emmanuel Feltesse, candidat à la présidence de la Fédération française d’équitation, a également vu sa candidature retoquée pour des raisons administratives, tout comme Pascal Bonnetain à la Fédération française de canoë-kayak (FFCK), où trois des quatre listes ont été invalidées.
Bonnetain regrette l’absence de droit à l’erreur dans les règlements : « Les candidats n’ont pas commis de malversations ni enfreint la loi, mais simplement obtenu la mauvaise carte de membre au mauvais moment. » Ces contestations reflètent un problème systémique dans l’organisation des élections fédérales, où les recours sont limités et les critères d’éligibilité souvent rigides.
Le ministère des Sports, bien qu’acteur de la démocratisation des gouvernances sportives via la loi de 2022, reste en retrait. « Si l’État joue un rôle important dans la mise en place des règles relatives aux élections fédérales, il n’a pas la possibilité de s’immiscer dans le processus électoral fédéral », précise-t-il. Pourtant, les pressions et les litiges se multiplient, mettant en lumière des failles dans le processus électoral et un manque d’accompagnement des candidats.
« Vous ne m’empêcherez pas ! »
Face à ces obstacles, Estelle Mossely maintient sa détermination. En concurrence avec Dominique Nato, président sortant de la FFB, elle dénonce un favoritisme dans le processus : « La CSOE a validé la liste du président sortant sans aucune observation, alors qu’elle a invalidé la nôtre pour des raisons fallacieuses. »
Les élections à la présidence de la Fédération française de boxe doivent se tenir le 14 décembre. Mossely, résolue à faire entendre sa voix, poursuit son combat hors du ring, symbolisant la lutte pour une équité dans les instances sportives.