Face au budget 2025, LR plaide contre le « matraquage fiscal » et pour une réduction des opérateurs de l’État

25 octobre, 2024 / Entrevue

La députée LR Véronique Louwagie, vice-présidente de la commission des Finances, est revenue ce vendredi 25 octobre sur les débats houleux autour du budget 2025, à l’occasion de son passage dans l’émission Les 4 Vérités de France 2. Alors que 3 600 amendements ont été déposés pour cet examen budgétaire, dont 20% émanent des rangs de la droite, Louwagie réfute toute accusation d’« obstruction ». Selon elle, cette stratégie vise plutôt à infléchir la politique budgétaire vers des réductions de dépenses et non des hausses d’impôts.

« C’est une habitude de la droite de déposer de nombreux amendements pour faire avancer des propositions concrètes », a-t-elle affirmé, soulignant que le Nouveau Front Populaire (NFP) prend également beaucoup de temps dans les discussions, notamment avec des rappels au règlement fréquents. Pour la députée de l’Orne, les amendements déposés par son camp visent à « aller plus loin dans la diminution des dépenses publiques » et éviter un alourdissement fiscal.

Vers une diminution des opérateurs de l’État

La vice-présidente de la commission des Finances réitère son opposition à toute hausse de la fiscalité, notamment en s’opposant au rétablissement de la taxe d’habitation, qui fait l’objet de débats depuis plusieurs jours. Pour réduire le déficit, elle préconise de réduire le nombre d’opérateurs de l’État, qui auraient, selon elle, coûté 30 milliards d’euros de plus au cours des six dernières années. « En diminuant les dépenses, nous pourrons ensuite diminuer les impôts », a-t-elle insisté.

Louwagie a également rappelé les ambitions du gouvernement, qui souhaite ramener le déficit budgétaire à 5 % du PIB, alors qu’il est actuellement estimé à 5,2 %. Les discussions sur le budget 2025 s’annoncent donc cruciales pour l’avenir des finances publiques. « Le budget, c’est la déclinaison de toutes les politiques publiques du pays », explique-t-elle, justifiant l’ampleur des débats et des négociations entre les différents groupes.

Le recours au 49.3, une option envisagée en cas de blocage

Bien que satisfaite que le Premier ministre Michel Barnier n’ait pas encore eu recours à l’article 49.3, Louwagie estime qu’un tel recours pourrait devenir nécessaire si le projet de loi de finances continue de s’orienter vers une augmentation des impôts. La députée précise que des divergences persistent au sein de la majorité présidentielle, notamment avec les députés MoDem, qui se sont parfois alliés avec la gauche pour maintenir la surtaxe sur les hauts revenus. « Le budget est aussi une occasion de renforcer les liens entre les différents groupes », conclut-elle, se disant optimiste sur l’avenir d’un socle commun.