Fabien Roussel s’éloigne de LFI : « Je ne me représenterai pas avec eux »

25 octobre, 2024 / Entrevue

Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a récemment exprimé des doutes sur l’avenir du Nouveau Front populaire (NFP) et a affirmé qu’il ne se représenterait pas à une élection en alliance avec La France insoumise (LFI). Dans un entretien accordé au Parisien, il a souligné que cette position « n’engage que lui ».

Après avoir perdu son siège de député du Nord lors des dernières législatives, Roussel a mis en lumière le sentiment de dégoût à l’égard de la politique qu’il perçoit chez de nombreux électeurs. « J’entends d’eux le dégoût de la politique, je ressens une crise », a-t-il déclaré. Il a ajouté que sa défaite était en grande partie due à son alliance avec LFI, soulignant : « Si je n’avais pas fait cette alliance, j’aurais conservé mon poste ».

L’ex-député a reçu des retours de ses électeurs, dont beaucoup lui ont dit : « Fabien, on t’aime bien, mais Mélenchon, on n’en veut pas ». Cette opinion a renforcé sa conviction que l’alliance actuelle de la gauche, telle qu’elle est construite, ne permet pas de gagner. Roussel a critiqué l’accord NFP, affirmant qu’il favorise des résultats élevés dans les grandes villes tout en générant des scores médiocres dans les zones rurales. « Elle a même fait voter RN ! », a-t-il fustigé.

Roussel s’interroge également sur la nécessité d’une candidature unique pour les élections législatives et présidentielles. Il a déclaré : « Je pose des questions, je dis bien que je m’interroge. On doit en discuter sans s’affronter ». Cette réflexion sera au cœur d’une conférence nationale du PCF qui se déroulera jusqu’au 14 décembre, avec pour objectif de redéfinir l’orientation du parti.

Malgré ses critiques, Roussel ne rejette pas totalement l’idée d’une union de la gauche, mais insiste sur la nécessité de la « soupeser » pour envisager une construction différente. Dans cette optique, il entend continuer à dialoguer avec tous les Français, quelles que soient leurs origines.

En attendant, Roussel continue de mobiliser son parti autour de thématiques essentielles, notamment en lançant une campagne sur l’industrie et les services publics. Il a également demandé une rencontre avec le ministre Bruno Retailleau pour aborder les enjeux de sécurité et de lutte contre le narcotrafic.