Fabien Roussel dénonce le « mépris de classe » de Jean-Luc Mélenchon
Invité ce matin sur France Inter, Fabien Roussel, premier secrétaire du Parti communiste français (PCF), a exprimé son embarras face aux propos attribués à Jean-Luc Mélenchon dans le livre de François Ruffin. Selon Ruffin, Mélenchon aurait tenu des propos insultants envers les habitants d’Hénin-Beaumont. Roussel a déclaré : « De tels propos, s’ils étaient véritablement tenus, c’est du mépris de classe. »
Il a souligné l’importance pour la gauche de défendre tous les citoyens, quel que soit leur lieu de résidence : « Quand on est de gauche, on défend autant ceux qui sont dans les banlieues que ceux qui vivent dans les villages. Tout est fait pour nous diviser… Nous devons tout faire pour nous rassembler, ce qui nous rassemble c’est la classe sociale à laquelle nous appartenons. »
Des tensions au sein de la gauche
Interrogé par un auditeur sur France Inter sur le fait de savoir s’il considérait, comme François Ruffin, que Jean-Luc Mélenchon avait été « un boulet » lors des élections, Fabien Roussel a souri avant de répondre : « Beaucoup d’habitants me disent qu’ils n’ont pas voté pour moi à cause de notre alliance avec Jean-Luc Mélenchon, c’est une réalité. C’est un sujet dont nous devons pouvoir parler aussi. »
Face aux sifflets essuyés par François Ruffin de la part de certains militants insoumis lors de la Fête de l’Humanité, Roussel a lancé un appel au calme : « La Fête de l’Huma n’est pas le lieu des insultes. À gauche, on a besoin de débattre, de dialoguer, pour que les Français connaissent nos nuances. Je dis halte au feu. On a des débats à avoir entre nous, mais pas de cette manière. »
Critiques envers Emmanuel Macron et questionnements sur Michel Barnier
Abordant le sujet de la nomination de Michel Barnier, Roussel a avoué : « Quand j’ai entendu le nom de Michel Barnier, j’ai explosé de rire. » Il a vivement critiqué Emmanuel Macron, le qualifiant de « plus grand des voleurs et pas un gentleman », en référence à la chanson d’Arsène Lupin. « On est rentrés dans l’urne avec un bulletin rouge, il est ressorti brun. Certains y sont allés avec un bulletin bleu, celui du front républicain, il est sorti bleu marine », a-t-il ajouté, faisant allusion à la progression de Marine Le Pen et à la dédiabolisation du Front national.
Fabien Roussel a annoncé qu’il était le seul leader de gauche à avoir accepté de rencontrer Michel Barnier à Matignon. « J’aimerais bien savoir ce que Michel Barnier a dans le ventre », a-t-il confié. Il voit cette rencontre comme « une question de clarification ». Le premier secrétaire du PCF compte aborder des sujets cruciaux tels que les hausses de salaires et l’abrogation de la réforme des retraites. « On vient avec des questions fortes, et on va venir avec nos attentes », a-t-il affirmé.