Explosion des homicides : Alice Cordier met en lumière une réalité que Gérard Araud minimise
Ce week-end, la France a été secouée par la découverte macabre du corps de Philippine Le Noir de Carlan, une étudiante de 19 ans de l’Université Paris Dauphine. Son corps, retrouvé en partie enterré dans le Bois de Boulogne après avoir disparu le 20 septembre, a déclenché une vague d’émotion et d’indignation sur les réseaux sociaux. Parmi les voix les plus véhémentes figure Alice Cordier, présidente du collectif féministe Nemesis, qui a de nouveau dénoncé ce qu’elle perçoit comme une « explosion des crimes violents » dans l’Hexagone.
Dans une publication sur X (anciennement Twitter), la présidente de Nemesis s’est emportée : « Notre pays devient un coupe-gorge et on s’y habitue. Ce genre de faits divers arrive maximum deux fois par an dans certains pays et fait la une. Chez nous, c’est toutes les semaines, voire tous les jours. » Cette déclaration a immédiatement attiré une réponse de Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis et chroniqueur pour Le Point et LCI. Il a rétorqué : « C’est complètement faux. Le nombre des victimes d’homicides est relativement stable après avoir sensiblement diminué. »
L’alerte d’Alice Cordier face à une violence en hausse : une réalité chiffrée
La réponse est complexe, mais Alice Cordier a certainement des raisons valides de s’alarmer. Les statistiques du ministère de l’Intérieur montrent en effet une augmentation des homicides volontaires ces dernières années. Après une baisse marquée au cours des deux premières décennies du XXIe siècle, le nombre d’homicides a recommencé à grimper à partir de 2017. Entre 2017 et 2023, le nombre d’homicides volontaires a augmenté de 21 %, avec environ 948 cas recensés en 2022, contre 785 en 2017.
Mais les chiffres les plus frappants concernent les tentatives d’homicides, qui ont bondi de 78 % entre 2016 et 2023. Cette statistique traduit une aggravation des violences graves, qu’il s’agisse de violences intrafamiliales, de règlements de comptes ou de criminalité organisée.
Alice Cordier souligne avec justesse l’augmentation de ces faits divers violents, même si son ton alarmiste peut prêter à débat. Gérard Araud, en revanche, minimise un problème qui est pourtant bien documenté. Son affirmation d’une « stabilité » des crimes violents ne tient pas face aux chiffres récents qui montrent, au contraire, une dégradation progressive mais réelle.
Le sentiment d’insécurité, un facteur non négligeable
Au-delà des chiffres, la question du ressenti des Français face à cette violence croissante est centrale. Le discours d’Alice Cordier reflète un sentiment partagé par de nombreux citoyens : l’idée que la France est confrontée à une insécurité grandissante. Bien que les statistiques ne corroborent pas l’idée d’une explosion soudaine des homicides, la multiplication des affaires médiatisées renforce ce sentiment d’une violence omniprésente.
En conclusion, Alice Cordier met en lumière une réalité incontestable : la violence grave augmente en France, et les pouvoirs publics doivent prendre ce phénomène au sérieux. Si les faits divers tragiques comme celui de Philippine Le Noir de Carlan marquent les esprits, ils s’inscrivent dans une tendance plus large que les comentateurs ne peuvent plus ignorer.