Pete Best, aujourd’hui âgé de 83 ans, est passé tout près de la gloire éternelle. Il fut en effet batteur des Beatles pendant deux ans, de 1960 à 1962, juste avant que le groupe ne cartonne dans le monde. Il fut remplacé par Ringo Starr en août 1962, et ne connaîtra jamais le succès, même si une rue de Liverpool a pris son nom en 2011, Pete Best Drive. Une bien maigre consolation. Nous avons eu l’occasion de le rencontrer et lui poser quelques questions…
Entrevue : Tu étais le batteur des Beatles. Tu as été remplacé par Ringo Starr. Si c’était à refaire ?
Pete Best : Les années avec les Beatles, c’était un bon moment dans ma vie. On s’est bien marrés ensemble. Alors, si tu me poses la question, oui bien sûr, je le referais.
Revenons en arrière. Comment as-tu connu les Beatles ?
Je les ai connus en août 1960. On a commencé à jouer à Liverpool. On avait du succès dans les bars. Nous avions des blousons de cuir, des jeans, les cheveux longs…
Après avoir passé deux ans avec les Beatles, tu as quitté le groupe. Tu as été viré, non ?
Le soir du 15 août 1962, on a joué au Cavern Club. Le lendemain, Brian Epstein, notre manager, a commencé à me parler de choses et d’autres. Et soudain, il me dit : « Pete, j’ai une mauvaise nouvelle pour toi : Les gars veulent que tu dégages ! Ringo arrive samedi. » J’étais totalement par terre.
Tu n’as pas essayé de te battre ?
Quand le manager te dit que les mecs veulent que tu quittes le groupe, tu ne peux pas répliquer grand-chose. Tu te demandes où sont les mecs, mais, en fait, c’est bien au manager de t’annoncer ce genre de mauvaise nouvelle. C’était sans appel. Même aujourd’hui, je ne trouve toujours pas de raison valable. Ça reste un mystère du show-business.
Les Beatles ne t’ont pas épargné. Après ton départ, beaucoup de rumeurs ont circulé…
Oui, je les ai attaqués en justice. Brian Epstein et les Beatles pour rupture de contrat, Ringo Starr pour diffamation. Ils ont affirmé qu’ils avaient dû me remplacer parce que je prenais des médicaments. J’en avais marre, j’étais en pleine dépression. J’ai tenté de me suicider. Il y a un moment où tu te dis : « Je ne veux plus vivre. »
Tu sembles n’avoir aucune rancune et même avoir gardé de l’affection pour les Beatles…
C’est mon caractère. Je continue à croire que c’était ma destinée. Si ça s’est passé comme ça, c’est que ça devait arriver. J’étais un Beatles, je ne le suis pas resté. C’était écrit. Il fallait couper les ponts.
Qu’ es-tu devenu ?
J’ai continué à faire de la musique avec mon groupe jusqu’en 1968. Ensuite, je suis entré comme fonctionnaire à l’agence pour l’emploi de ma ville. Maintenant, je suis retraité de l’ANPE de Liverpool. Je travaille un peu sur mes disques… Après, j’ai essayé de remonter un groupe. Je prends la vie comme elle vient. Au jour le jour.
Qu’aurais-tu répondu si les Beatles t’avaient proposé de rejouer avec eux ?
S’ils m’avaient proposé de rejouer avec eux, je crois bien que je leur aurais répondu oui…