Au cours des derniers mois, la France a été confrontée à une menace terroriste latente mais persistante, exacerbée par des éléments diversifiés qui composent le paysage actuel du terrorisme islamique. Selon les documents de renseignements consultés par le Journal du Dimanche (JDD), les acteurs de cette menace sont variés, allant de jeunes tchétchènes à des femmes et ex-détenus radicalisés.
Les services de renseignement français, notamment la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ont signalé 469 incidents suspects entre le 6 mai et le 11 août 2024, dont 76 liés directement aux Jeux Olympiques. Heureusement, aucun incident majeur n’a perturbé les Jeux, grâce à l’intervention proactive des autorités qui ont déjoué trois tentatives sérieuses d’attentats.
L’un des cas les plus inquiétants impliquait deux frères d’origine tchétchène, arrêtés à Saint-Étienne, qui projetaient un attentat contre le stade Geoffroy-Guichard pendant les compétitions olympiques de football. L’aîné, un sympathisant de l’État islamique, avait déjà commencé les préparatifs, y compris des repérages et des communications avec un membre de l’EI en Syrie.
Par ailleurs, une tendance alarmante est l’implication croissante de jeunes femmes dans ces réseaux, souvent radicalisées via des plateformes comme Telegram et Snapchat. Ces jeunes femmes, tout comme certains jeunes hommes, sont souvent influencées par des contenus extrémistes en ligne et peuvent chercher à mener des attaques solitaires.
Les prisons restent également un terreau fertile pour la radicalisation. Dereck Riant, un ancien détenu, a illustré cette problématique en cherchant à se procurer des armes peu après sa libération, avec l’intention de mener une attaque terroriste. Son projet, cependant, a été entravé par des défaillances logistiques, illustrant la nature souvent improvisée de ce que les experts appellent le « terrorisme low cost ».
La vigilance des services de renseignements a permis d’éviter de nombreux drames potentiels, mais la situation reste précaire. Avec l’émergence de l’État islamique au Khorassan et la persistance de menaces tant endogènes qu’exogènes, les autorités françaises restent sur le qui-vive, confrontées à des profils de menaces de plus en plus imprévisibles dans un climat de « vengeance d’atmosphère ».
Cette situation complexe et dynamique nécessite une réponse tout aussi sophistiquée, combinant vigilance, renseignements précis, et une coopération internationale étroite pour faire face à cette menace globale et multiforme.