Européennes : LR joue son avenir et une possible coalition avec les Macronistes 

Entrevue 1

À l’approche des élections européennes, Les Républicains (LR) se trouvent à la croisée des chemins, confrontés à une incertitude qui alimente toutes les spéculations. François-Xavier Bellamy, tête de liste, incarne l’espoir de la droite pour un rebond significatif. Toutefois, après l’échec retentissant de Valérie Pécresse à la dernière présidentielle, LR aborde ce scrutin en position de faiblesse. Le parti, désormais dirigé par Éric Ciotti, doit faire face à des divisions internes et à des questionnements existentiels qui marquent cette période électorale.

Les sondages actuels placent LR à environ 7,5 %, selon le « rolling » Ifop-Fiducial pour Le Figaro-LCI-Sud Radio. Ce chiffre est source de diverses interprétations au sein du parti. Pour certains, un score autour de 5 % serait une catastrophe, entraînant des appels immédiats au départ de Ciotti et accentuant les divisions internes. Des membres influents comme Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand et David Lisnard, bien qu’officiellement soutenant Bellamy, sont soupçonnés de rester en retrait pour ne pas ternir leur image dans une élection aussi incertaine.

En cas de défaite, des « fuites de tous côtés » sont anticipées : certains membres pourraient rejoindre le Rassemblement national, d’autres la majorité présidentielle, tandis que le reste tenterait de reconstruire une droite affaiblie en vue de 2027. Gérard Larcher, président du Sénat, a semé le trouble en déclarant que les décisions concernant une éventuelle cohabitation appartiennent au président de la République, ce qui a été interprété par certains comme une offre de service. Cette déclaration a alimenté les rumeurs sur une recomposition politique potentielle.

Nicolas Forissier, député de l’Indre, plaide pour un « pacte de stabilité » avec les macronistes, soulignant l’urgence d’agir pour éviter la disparition du parti. Toutefois, Laurent Wauquiez et ses partisans refusent toute collaboration avec le pouvoir, croyant en une décomposition accélérée de la macronie. Selon eux, le parti doit se rassembler et se préparer à l’offensive contre ceux qui voudraient collaborer avec le camp présidentiel.

La campagne de Bellamy, bien que saluée pour sa pugnacité et sa constance, reflète les interrogations et l’incertitude qui règnent au sein de LR. Certains craignent qu’un score inférieur à 10 % maintienne le parti dans un état de faiblesse prolongé, incapable de se redresser véritablement avant 2027. Jean-François Copé, partisan d’un rapprochement avec la macronie, considère qu’un score à 8 % plongerait la droite dans un « statu quo médiocre ».

François-Xavier Bellamy, quant à lui, mise sur un rebond qui redonnerait de l’espoir à son parti. Il considère qu’un score à deux chiffres serait déjà une performance dans le contexte actuel. Bellamy voit dans le soutien croissant du monde économique un signe positif et se félicite de l’augmentation du soutien populaire lors de ses déplacements sur les marchés parisiens. Selon lui, la campagne européenne est une étape cruciale, et l’important est d’être bien positionné pour le sprint final.

Le scrutin du 9 juin sera décisif pour LR. Il déterminera si le parti peut encore se raconter une histoire, comme Shéhérazade face au sultan, ou s’il est voué à l’effacement politique. Bellamy, avec confiance, continue de mener la bataille, convaincu que tout peut encore se jouer dans les derniers jours de la campagne.

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