Emma Rafowicz et Raphaël Glucksmann, candidats PS/Place publique aux élections européennes, sont confrontés à des actes antisémites répétés. Plusieurs affiches de leur campagne ont été taguées avec des croix gammées et des inscriptions telles que « Israël » ou « sale sioniste » dans différentes villes françaises, notamment à Angers, Nantes, Marseille, Carpentras et Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine). Ces actes de vandalisme révèlent une montée inquiétante de la haine antisémite dans le contexte électoral actuel.
Une plainte à venir et des messages de haine
Une plainte sera déposée ce jeudi par le directeur de campagne, Éric Andrieu. La tête de liste, Raphaël Glucksmann a exprimé son indignation sur Instagram, dénonçant la « haine antisémite » dont il est victime. L’eurodéputé a précisé que ces attaques ne sont pas liées à ses positions politiques, mais à son nom à consonance juive. Il a également mentionné les nombreux messages de haine reçus sur les réseaux sociaux, décrivant des « manipulations et des mensonges répétés ad nauseam ». Glucksmann a appelé à une compétition électorale basée sur l’éthique et le respect, déplorant les propos volontairement tronqués et les visuels mensongers.
Emma Rafowicz ciblée par une campagne de désinformation
Emma Rafowicz, en huitième position sur la liste de Glucksmann et présidente des jeunes socialistes, subit également des attaques antisémites. Elle est ciblée en raison de sa parenté avec un porte-parole de l’armée israélienne, bien qu’elle s’en soit dissociée publiquement. Un montage trompeur circule sur TikTok et Twitter, lui attribuant faussement des propos appelant au génocide. Rafowicz a dénoncé cette désinformation et souligné la brutalisation et la polarisation de la vie politique en France.
Dans une interview accordée à « Marianne », la candidate s’est dite particulièrement choquée par cette attaque basée sur des mensonges et de la désinformation crasse. Elle a expliqué que les précédentes attaques étaient déjà ignobles, mais qu’elles ne contenaient pas de créations de faux. La vidéo trompeuse, largement relayée sur les réseaux sociaux, la cite comme candidate sur la liste de Glucksmann avec des commentaires appelant à ne pas voter pour elle. Rafowicz a condamné ces propos, soulignant qu’ils ne sont pas les siens et qu’ils marquent un tournant dans la violence de cette campagne électorale.
La patronne des jeunes socialistes appelle à une réaction collective des responsables politiques face à la montée de l’antisémitisme. Elle insiste sur l’importance de bases antiracistes et démocratiques pour l’union de la gauche, tout en rejetant les tentatives d’essentialisation de son identité. Rafowicz a rappelé qu’elle est une femme de gauche, universaliste et socialiste, et qu’elle ne se laissera pas définir par une identité imposée par les autres.
Rafowicz a exprimé son souhait que tous les responsables politiques, quel que soit leur bord, se réveillent et prennent position contre ces attaques antisémites. Elle a partagé une vidéo pour rétablir les faits et espère qu’elle sera largement relayée. Elle a également souligné qu’il est urgent que les responsables de gauche réagissent, car ceux qui désinforment et propagent des messages antisémites ne méritent pas de se revendiquer de la gauche.
Malgré les attaques dont elle est victime, Rafowicz reste attachée à l’union de la gauche, estimant qu’elle est nécessaire pour gagner face à l’extrême droite. Elle appelle à des bases claires pour cette union, notamment des bases antiracistes et démocratiques. Rafowicz et Glucksmann soulignent que ces attaques ne visent pas seulement leur personne, mais portent atteinte à la démocratie elle-même.
Une réponse ferme ?
Les incidents d’antisémitisme dirigés contre Emma Rafowicz et Raphaël Glucksmann durant cette campagne électorale sont préoccupants. Les deux candidats appellent à une réponse ferme et unie des acteurs politiques pour préserver l’intégrité du débat démocratique et lutter contre la haine sous toutes ses formes.