Mike Johnson, actuel président de la Chambre des représentants aux États-Unis, se trouve à nouveau confronté à une épreuve majeure pour conserver son poste. Le vote décisif, prévu ce vendredi, pourrait bien sceller son avenir politique et plonger une fois de plus le Congrès dans l’instabilité.
Avec une majorité républicaine très fragile à la Chambre (219 contre 215 démocrates), Johnson ne peut se permettre de perdre qu’une seule voix parmi les élus de son propre camp. Cependant, la résistance de certains républicains, notamment de la frange conservatrice, complique grandement sa réélection. Thomas Massie, représentant du Kentucky, a déjà annoncé publiquement son intention de voter contre lui, tandis que plusieurs autres élus restent indécis ou exigent des garanties pour leur soutien.
Le processus de vote, qui se déroulera en appel nominal, requiert une majorité des voix exprimées. Si Johnson échoue à obtenir cette majorité dès le premier tour, des négociations devront avoir lieu, prolongeant l’élection sur plusieurs tours, comme cela avait été le cas en 2023.
Depuis son accession à la présidence en octobre 2023, suite à l’éviction de Kevin McCarthy, Mike Johnson a souvent été critiqué par les membres de son propre parti. Ses décisions, notamment le recours aux voix démocrates pour faire passer des lois cruciales, comme un plan d’aide étrangère de 95 milliards de dollars et des projets de financement temporaire, ont divisé la majorité républicaine.
Malgré l’appui de Donald Trump et d’Elon Musk, deux figures influentes de la droite américaine, Johnson peine à convaincre les conservateurs les plus radicaux. Trump a publié un message de soutien sur sa plateforme Truth Social, qualifiant Johnson d’« homme bon, travailleur et religieux ». Musk a également affiché son soutien, mais ces appuis pourraient ne pas suffire à apaiser les dissensions internes.
Les enjeux pour le Congrès et le parti républicain
L’échec de Johnson aurait des conséquences importantes. Sans président de la Chambre, le Congrès ne peut pas fonctionner, y compris pour la certification de l’élection présidentielle de Donald Trump prévue le 6 janvier. Cette impasse risquerait de retarder le début de la nouvelle session et de ternir davantage l’image du parti républicain, déjà fragilisé par des luttes intestines.
Du point de vue législatif, la difficulté à trouver un leader capable de rassembler menace les priorités du parti, notamment le passage de nouvelles lois de financement et la gestion du plafond de la dette. Les démocrates pourraient également tirer parti de cette situation pour renforcer leur position, voire provoquer un changement de leadership en leur faveur si le bloc républicain reste divisé.
Une situation incertaine
Si aucun président n’est élu rapidement, les négociations pourraient se prolonger sur plusieurs jours, comme cela s’est produit par le passé. Des figures comme Jim Jordan, président du Freedom Caucus, pourraient émerger en tant que candidats alternatifs, bien que cela intensifie les tensions au sein du parti.
En attendant le vote, Mike Johnson et ses alliés tentent de réunir les voix nécessaires. Mais une chose est certaine : le résultat de cette élection marquera un tournant crucial pour le Congrès et la majorité républicaine, qu’il s’agisse de renforcer leur unité ou d’accroître leurs divisions.