Les États-Unis ont échappé à une paralysie budgétaire de fin d’année grâce à l’adoption in extremis, ce vendredi 20 décembre, d’une loi de financement provisoire. Ce texte, qui garantit le fonctionnement de l’État fédéral jusqu’à mi-mars, a été approuvé par le Congrès après plusieurs jours de tensions marquées par l’intervention controversée d’Elon Musk et de Donald Trump.
Un « shutdown » évité à la dernière minute
Le vote au Sénat est intervenu quelques minutes avant l’échéance de minuit à Washington, dissipant ainsi la menace d’un « shutdown » fédéral qui aurait laissé des centaines de milliers de fonctionnaires sans paie pendant les fêtes. Un tel blocage aurait également entraîné le gel des aides sociales et la fermeture de certains services publics essentiels, comme les crèches.
Le texte prévoit également plus de 100 milliards de dollars d’aide pour les régions touchées par des catastrophes naturelles, une mesure largement saluée. « C’est un bon résultat pour l’Amérique et pour les Américains », s’est félicité Chuck Schumer, chef de la majorité démocrate au Sénat.
Malgré l’accord initial entre démocrates et républicains sur le texte, l’homme d’affaires Elon Musk et le président élu Donald Trump ont tenté de bloquer son adoption. Sur son réseau social X, Elon Musk a exhorté les élus à « tuer » la proposition, la qualifiant de « dépense excessive » menant l’Amérique à la « banqueroute ». Quelques heures plus tard, Donald Trump a à son tour critiqué un texte « extraordinairement onéreux » et conditionné son soutien à un relèvement du plafond de la dette.
Leur opposition a provoqué un blocage temporaire, offrant un avant-goût du style sans compromis attendu pour le second mandat de Trump, dont l’investiture est prévue pour le 20 janvier prochain. Elon Musk, de plus en plus influent, semble émerger comme un allié clé du futur président, au point que certains démocrates ironisent sur un « président Musk », réduisant Trump à un rôle subalterne.
Un compromis arraché
Malgré les tensions, le « speaker » républicain de la Chambre, Mike Johnson, a finalement rallié suffisamment de soutiens pour faire adopter la loi. Il a affirmé avoir été en « contact constant » avec Trump, qui se serait dit « content du résultat », bien que frustré par l’absence de dispositions sur le plafond de la dette. Musk, de son côté, a salué sur X le « bon boulot » de Mike Johnson pour avoir renégocié le texte à la baisse.
Avec cette loi, l’État fédéral est financé jusqu’à mi-mars, mais les discussions s’annoncent houleuses pour les prochains mois. Chaque camp continue de se renvoyer la responsabilité des tensions budgétaires. La Maison-Blanche accuse les républicains de créer le « bazar », tandis que Trump persiste à pointer Joe Biden comme le principal responsable des problèmes financiers du pays. Pour l’instant, la crise a été évitée, mais le spectre d’un nouveau bras de fer plane déjà sur Washington.