États-Unis : un sénateur veut contraindre les cinémas à indiquer l’heure exacte du début des films

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Aux États-Unis, un projet de loi pourrait bien changer les habitudes des spectateurs de cinéma. Martin Looney, sénateur démocrate du Connecticut, souhaite obliger les exploitants à distinguer clairement l’horaire des bandes-annonces et publicités de celui du film lui-même.

Déposé le 21 janvier dernier, le projet de loi n°797 vise à offrir plus de transparence aux spectateurs. L’élu estime que les cinémas ne devraient pas imposer à leur public un long passage publicitaire sans alternative. « Si les gens veulent arriver plus tôt et regarder les pubs, ils le peuvent. Mais s’ils veulent juste voir le film, ils devraient pouvoir arriver juste à temps pour cela », a-t-il déclaré au Register Citizen.

Cette initiative répond à une frustration bien connue des amateurs de cinéma : le décalage entre l’heure annoncée et le véritable début du film, souvent retardé d’une vingtaine de minutes par une série de publicités et de bandes-annonces.

Est-ce une menace pour les petits cinémas ? Si certains spectateurs pourraient se réjouir de cette proposition, elle inquiète les exploitants, notamment les petites salles indépendantes. Peter H. Gistelinck, directeur du Avon Theatre Film Center à Stamford, redoute une baisse des revenus liés aux annonces publicitaires. « Annoncer l’heure exacte du début du film découragerait nos partenaires commerciaux de diffuser des publicités, ce qui aurait un impact négatif direct sur notre stabilité financière », a-t-il expliqué.

Les grandes chaînes, elles, semblent moins concernées. Le géant AMC, par exemple, indique déjà sur son site et son application que les séances commencent après environ 20 minutes de publicités et de bandes-annonces.

Reste à savoir si cette proposition de loi aboutira et si elle modifiera durablement l’expérience des spectateurs américains dans les salles obscures.

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