États-Unis : un journaliste reçoit par erreur le plan d’une attaque militaire secrète

États-Unis : un journaliste reçoit par erreur le plan d’une attaque militaire secrète

C’est une faille de sécurité d’une ampleur rare, presque irréelle. Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du prestigieux magazine The Atlantic, a reçu par erreur le plan détaillé d’un raid militaire américain contre les Houthis, transmis via l’application cryptée Signal par… le ministre de la Défense lui-même. La Maison-Blanche a confirmé l’incident ce lundi 24 mars 2025, évoquant une erreur humaine « en cours d’analyse ».

Tout commence le 11 mars, lorsque Jeffrey Goldberg reçoit un message inattendu sur Signal, signé du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz. Deux jours plus tard, une conversation s’engage sur une « coordination » militaire contre les Houthis au Yémen. Très vite, le journaliste se retrouve ajouté à une boucle de messagerie ultra-confidentielle, regroupant 18 hauts responsables américains, dont Marco Rubio, JD Vance et même le directeur de la CIA John Ratcliffe, selon ses propres observations.

Le 15 mars, le journaliste reçoit un message de Peter Hegseth, secrétaire à la Défense, contenant des informations précises sur les cibles, les armes et l’horaire du raid à venir. Deux heures plus tard, les frappes sont effectivement lancées. Goldberg n’en revient pas. « Je n’arrivais pas à croire que le Conseil à la sécurité nationale du président serait imprudent au point de m’inclure dans de telles discussions confidentielles », écrit-il dans un long article publié ce lundi.

Contacté, Brian Hugues, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a reconnu la réalité de cette fuite invraisemblable : « Il semble que la chaîne de messages soit authentique. Nous cherchons à comprendre comment un numéro a pu être ajouté par erreur. » Face à la presse, Donald Trump a assuré ne « rien savoir » de l’affaire. « Vous m’en parlez pour la première fois », a-t-il déclaré, visiblement agacé.

Mais l’opposition démocrate ne compte pas laisser passer ce qu’elle considère comme une « débâcle » sécuritaire. Le sénateur Chuck Schumer, chef de la minorité au Sénat, a réclamé une enquête approfondie, estimant qu’il s’agissait là de l’une des fuites les plus stupéfiantes en matière de renseignement militaire depuis très longtemps.

Dans les coulisses du pouvoir, l’incident jette une lumière inquiétante sur les laxismes dans la gestion des communications classifiées, même au plus haut sommet de l’État. Une erreur de contact qui, dans ce cas précis, a exposé l’un des secrets militaires les plus sensibles de l’année. Un simple ajout à un groupe Signal… qui pourrait devenir un cauchemar politique et diplomatique.

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