À la suite d’une évolution récente de la politique migratoire américaine, le ministère français des Affaires étrangères a discrètement modifié ses recommandations à l’intention des voyageurs souhaitant se rendre aux États-Unis. Ce changement, publié dans la nuit de lundi à mardi, attire l’attention sur une nouvelle exigence : lors des demandes de visa ou d’ESTA, les visiteurs doivent désormais indiquer leur « sexe à la naissance ».
Cette précision intervient dans un contexte politique sensible. Dès son investiture en janvier dernier, le président américain Donald Trump avait annoncé que son administration ne reconnaîtrait plus que « deux sexes, masculin et féminin », définis biologiquement à la naissance. Une mesure qui met fin à la possibilité d’opter pour un genre « X » dans les documents administratifs américains, choix adopté ces dernières années par certaines personnes non binaires ou transgenres.
Si la diplomatie française ne signale pas, à ce stade, de cas avéré de ressortissants français refoulés pour ces motifs, elle appelle néanmoins à une vigilance accrue. Le ministère recommande aux voyageurs de consulter régulièrement le site de l’ambassade des États-Unis à Paris, et de se rapprocher de leur compagnie aérienne afin de vérifier d’éventuelles évolutions ou complications administratives.
D’autres pays européens, comme l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont lancé des appels similaires, inquiets des conséquences concrètes de cette nouvelle ligne politique américaine sur la liberté de circulation des personnes transgenres ou non binaires.
En toile de fond, c’est bien la question de la reconnaissance des identités de genre qui revient sur le devant de la scène, avec des implications diplomatiques et personnelles parfois lourdes pour les voyageurs concernés.