Escalade en Ukraine : frappes russes et coupures d’électricité généralisées

Entrevue 1

Le réseau énergétique ukrainien a été lourdement ciblé ce dimanche par une série d’attaques russes qualifiées de « massives » par le président Volodymyr Zelensky. Ces frappes, parmi les plus violentes depuis le début de l’invasion en février 2022, mettent en péril des infrastructures vitales alors que le pays s’apprête à affronter un hiver rigoureux.

Des attaques coordonnées sur tout le territoire

D’après les autorités ukrainiennes, la Russie a lancé environ 120 missiles et 90 drones, atteignant diverses régions du pays. Le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a dénoncé « l’une des plus grandes attaques aériennes » de cette guerre. La défense antiaérienne ukrainienne a toutefois intercepté plus de 140 de ces projectiles, selon Volodymyr Zelensky.

Les régions de Kiev, Donetsk, Dnipropetrovsk et Odessa ont subi des « coupures d’électricité d’urgence », a annoncé l’opérateur énergétique national DTEK. Certaines centrales thermiques ont été sérieusement endommagées, réduisant encore la capacité énergétique d’un pays déjà privé de la moitié de son réseau électrique, selon le gouvernement ukrainien.

Au-delà des dégâts matériels, les attaques ont fait au moins huit morts et une vingtaine de blessés. À Mykolaïv, une frappe de drones a tué deux personnes, dont deux enfants. À Odessa, deux autres victimes ont été signalées, et des explosions à Kiev et Lviv ont causé plusieurs blessés.

Des infrastructures essentielles, notamment dans les régions de Zaporijjia, Vinnytsia et Rivné, ont également été touchées. Pour l’Ukraine, ce nouveau pilonnage exacerbe une situation humanitaire critique, marquée par des coupures fréquentes d’électricité et des besoins croissants en aide internationale.

Les conséquences géopolitiques

Ces frappes interviennent à un moment de grande incertitude pour l’Ukraine, alors que la récente victoire de Donald Trump à la présidence américaine pourrait fragiliser le soutien des États-Unis. Parallèlement, Kiev continue de réclamer des équipements de défense antiaérienne pour contrer ces attaques et des financements pour reconstruire ses infrastructures endommagées.

La réponse de Moscou semble également liée à des évolutions diplomatiques. Le Kremlin a récemment accueilli plusieurs dirigeants internationaux, et Vladimir Poutine s’est entretenu par téléphone avec le chancelier allemand Olaf Scholz, une initiative vivement critiquée par Kiev. Pour le ministre Andriï Sybiga, ces attaques constituent une « réponse directe » de Moscou à ces échanges diplomatiques.

Malgré ces tensions, Volodymyr Zelensky a laissé entrevoir la possibilité d’une résolution diplomatique du conflit d’ici 2025, bien qu’il exclue toute cession des territoires occupés par la Russie. Moscou, de son côté, pose cette condition comme préalable à tout accord, laissant peu d’espoir à une issue rapide.

Dans un contexte de frappes touchant des régions proches de la frontière polonaise, Varsovie a mobilisé ses forces aériennes pour protéger son territoire. Des avions de chasse ont été déployés en réponse aux menaces, illustrant l’inquiétude croissante des pays voisins face à l’intensification des hostilités.

Face à cette escalade, l’Ukraine exhorte ses alliés à redoubler de soutien, estimant que seule une assistance renforcée pourra l’aider à résister à ces attaques d’une ampleur inédite.

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