Ce lundi 4 novembre 2024, Sophie Primas, ministre déléguée au Commerce extérieur, est en déplacement en Chine pour tenter de désamorcer une nouvelle tension commerciale qui menace le marché du cognac français. Suite à la décision de l’Union européenne d’instaurer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques chinois, Pékin a répliqué en menaçant d’appliquer des surtaxes sur les eaux-de-vie européennes, dont le cognac. Ce dernier, représentant 95 % des brandys européens exportés en Chine, est ainsi au cœur d’une escalade économique.
Depuis Shanghai, Sophie Primas a insisté sur le fait que « les négociations restent clairement ouvertes » et que la France souhaite éviter une « guerre commerciale » avec la Chine. Son homologue chinois, Wang Wentao, a de son côté rappelé la nécessité pour la France d’encourager l’UE à adopter une position de compromis, appelant à une solution concertée. Cette discussion pourrait s’inviter au sommet du G20, prévu mi-novembre au Brésil, où le président Emmanuel Macron devrait aborder cette question directement avec Xi Jinping.
Un impact majeur pour le marché du Cognac
En France, la filière du cognac se sent sacrifiée, la nouvelle politique douanière européenne envers les véhicules chinois ayant déclenché une réaction en chaîne préjudiciable pour ses exportations. Le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a ainsi publiquement demandé l’aide du gouvernement pour éviter une escalade qu’il juge dangereuse pour le secteur. La Chine étant un marché essentiel pour le cognac, représentant 25 % des exportations, les surtaxes menacent gravement l’accès au marché chinois et pourraient entraîner des pertes importantes pour les producteurs.
En réponse aux menaces de surtaxes chinoises, la Commission européenne a affirmé son soutien aux producteurs de brandy et de cognac, se déclarant prête à évaluer toutes les options possibles pour protéger les intérêts européens face aux mesures chinoises. Parallèlement, la Chine a intensifié la pression en lançant des enquêtes antidumping contre d’autres produits européens, comme le porc et les produits laitiers.
Des relations économiques à préserver
Venue pour participer à la Foire internationale des importations de Chine (CIIE), Sophie Primas a souligné l’importance des liens économiques entre la France et la Chine. « Nos industriels, nos agriculteurs travaillent avec la Chine depuis très longtemps. Nous souhaitons que ces relations bilatérales continuent à se renforcer », a-t-elle rappelé. Alors que la France est l’invitée d’honneur de cet événement majeur en Chine, près de 130 entreprises françaises participent à cette édition, témoignant de l’importance des échanges entre les deux pays malgré les tensions actuelles.
Ainsi, au-delà de la simple question de la surtaxe, l’avenir des échanges commerciaux entre la France et la Chine reste suspendu aux décisions qui seront prises dans les semaines à venir. Entre recherche de consensus et fermeté des positions, l’enjeu est désormais de maintenir l’accès des produits français à l’un des marchés les plus dynamiques du monde.