La cour d’appel de Paris a condamné ce mercredi Éric Zemmour à 10.000 euros d’amende pour contestation de crime contre l’humanité. En cause : ses propos tenus en 2019 sur CNews, où il avait affirmé que le maréchal Pétain avait « sauvé les juifs français » pendant la Seconde Guerre mondiale. Le président du parti Reconquête! avait déjà été relaxé à deux reprises, mais la Cour de cassation avait annulé ces décisions.
Un procès relancé par la Cour de cassation
Cinq associations, dont la LICRA et SOS Racisme, s’étaient constituées parties civiles dans cette affaire, soutenues par le parquet général. En septembre 2023, la Cour de cassation avait jugé que la relaxe prononcée en appel en 2022 était entachée d’erreurs de droit, et avait ordonné un nouveau procès. Celui-ci s’est tenu le 12 février dernier devant la cour d’appel de Paris.
Lors de l’audience, Éric Zemmour avait maintenu ses propos, évoquant une « interprétation historique » face à ce qu’il qualifie d’« instrumentalisation politique ». Son avocat avait plaidé la liberté d’expression et dénoncé une tentative d’« étouffer le débat historique ».
La cour d’appel n’a pas été convaincue par cet argumentaire. Pour elle, qualifier Pétain de « sauveur » constitue une forme de réhabilitation niant le rôle actif du régime de Vichy dans la déportation des juifs français. La condamnation ne donne lieu à aucune peine de prison, mais Éric Zemmour devra s’acquitter d’une amende ferme, assortie d’un risque de prison en cas de non-paiement.
Ce verdict ravive les critiques sur les discours tenus par le chef de file de Reconquête!, souvent accusé de révisionnisme ou de provocation assumée.